crédit (MaquiZz). → LOWER, HERMES PERCEVAL Beau et peut-être encore jeune homme qui travaille comme professeur de Sortilèges et Enchantements depuis maintenant près de neuf ans. Il est né à Londres en ce beau jour qu'est le 18 Février 2029 en tant que sang pur ; à présent il vit à Londres. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était bon, et parfois excellent, sauf en Histoire de la Magie. Lorsque les dinosaures vivaient encore, il s'est procurée une baguette faite en bois d'acajou, mesurant trente-deux centimètres et contenant une plume d'hippogriffe. Avec cette baguette, il est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un sombral. Pour ajouter à son bonheur, il y a aussi la vision qu'il a eu face au miroir du Risèd : lui, au même âge, avec l'uniforme des professeurs de Poudlard. Il a réalisé son rêve en quelque sorte... Si l'on met de côté le fait que son reflet avait un anneau à l'annulaire gauche. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Un Détraqueur, dans son cas.

L’hiver touche à sa fin en cette belle terre d’Angleterre. Les températures restent néanmoins assez basses pour que le jeune elfe de maison sente une certaine torpeur l’envahir dès qu’il reste dehors trop longtemps. Le maître et la maîtresse ont quitté le manoir familial pour l’hôpital Sainte-Mangouste. Ils lui ont demandé de garder la maison en état, ne sachant pas quand est-ce qu’ils pourront revenir. Braska, car tel est son nom, aurait préféré rester blotti dans le tas de couvertures qui lui servaient de lit. Son petit abri, situé dans un coin près de l’imposante cheminée, lui manquait déjà terriblement. Pourtant, il suivait les ordres ; pestant et maugréant, mais il s’exécutait. Car tel était son devoir en tant que « domestique » de la famille Lower. Il claqua des doigts et, dans un craquement sonore, les flammes jaillirent dans l’âtre, semblant prêtes à en sortir pour tout dévorer sur leur passage. Il vaqua à ses occupations pendant près d’une heure, jusqu’à ce que la porte d’entrée grince en s’ouvrant. Il frémit : il avait encore oublié de régler ce léger problème. Nul doute que maître Henry le punirait pour cela.

« Braska ? Braska ! »

L’ordre impérieux obligea l’elfe à se téléporter près du sorcier. Il réceptionna au vol les longs manteaux dont ils s’étaient munis en sortant et entreprit de les accrocher au porte-manteau la tête basse. Il espérait qu’en restant assez discret et qu’en obéissant rapidement, il échapperait à la colère sourde qui s’emparait parfois de son maître.

« Regardes, Braska, c’est ton nouveau maître : il s’appelle Hermès Perceval. »

Les yeux globuleux de la créature se penchèrent sur la chose qu’on lui présentait. Il n’avait jamais vu de bébé, il n’était pas assez vieux pour ça. Quand il était entré au service des Lower, une quinzaine d’années plus tôt, il avait pris la place de sa très vieille tante Mona. L’âge l’empêchait de travailler correctement, elle perdait lentement la tête. C’était tout du moins ce que ses maîtres lui avaient expliqué lorsqu’il avait dû aller enterrer le corps de sa parente dans l’immense jardin qui entourait la propriété. Mais Braska avait vu les bandages qui entouraient les oreilles et les doigts de Mona… Ce n’était pas l’âge qui l’avait tuée.

« Maître Hermès Perceval. » répéta l’elfe.
« C’est ça. Maintenant, dépêches-toi d’aller préparer son berceau. Et, par la barbe de Merlin, combien de fois devrais-je te punir pour que tu répares cette porte !? »

Il vit la baguette se lever. Il voulut geindre, se jeter à terre et jurer que ce serait fait dès que le lit de son nouveau petit maître serait prêt. Il anticipa la douleur écrasante qui accompagnerait le sortilège de Doloris qu’Henry Lower s’apprêtait à lancer. Il…

« Enry. Le bébé pleure, ce n’est pas le moment. »

Maîtresse Aliénor était française. Elle descendait d’une longue lignée de sorcières dont le sang avait été autrefois mêlé à celui d’une Vélane. Elle avait de longs cheveux d’un blond si pâle qu’ils en semblaient blanc, ses traits étaient fins, et les quelques rides qui apparaissaient sur son visage ne lui donnaient que plus de beauté encore. Elle venait d’éviter à Braska une punition mémorable, pourtant elle ne daigna pas poser les yeux sur lui. Craintivement, la créature se redressa en surveillant du coin de l’œil la réaction de son maître. Toute son attention était reportée sur son rejeton, il l’observait attentivement comme si, d’un seul regard, il pouvait l’empêcher de pleurer si fort. Le visage boursouflé du bébé était aussi rouge qu’une pomme bien mûre.

« Tu ne seras pas châtié cette fois-ci, Braska, mais je te suggère de m’obéir rapidement si tu ne veux pas que je change d’avis. »
« Oui, maître, tout de suite, maître. »

L’elfe de maison s’inclina vivement et se précipita vers les escaliers. Prêt à se téléporter, il risqua néanmoins un regard en arrière, vers le poupon capricieux. Braska ignorait que les nouveau-nés ne voyaient pas ; et s’il l’avait su, il n’aurait pas interprété de la même façon la manière qu’avait Hermès de le regarder. Mais à cet instant précis, il avait la quasi-certitude que l’enfant le regardait dans les yeux. Comme pour lui dire « Voilà, je t’ai sauvé : on peut être ami maintenant ? » et à Braska de répondre un « Oui » silencieux et plein d’adoration.

Aliénor enfonça le bonnet sur le crâne de son fils. Ils emprunteraient le réseau de cheminées pour se rendre au Chemin de Traverse, et une fois là-bas ils passeraient la majeure partie de l’après-midi dans les boutiques. Mais elle ne voulait pas que son unique enfant attrape froid quelques jours à peine avant de se rendre à Poudlard. Elle passerait pour une mauvaise mère aux yeux des autres parents réunis à la voie 9 ¾ et c’était une chose qu’elle n’aurait pas supporté. La demi-Vélane ajusta sa propre écharpe dans le reflet du miroir, inspira profondément et convoqua Braska. La créature n’avait guère changé depuis son arrivée au manoir des Lower : toujours aussi répugnante mais profondément dévouée. La française pinça les lèvres, relevant inconsciemment le menton dans un souci intérieur de se sentir supérieure.

« Mon mari souhaite-t-il nous accompagner ? »
« Non, maîtresse. Il est toujours enfermé dans son bureau et ne semble pas vouloir en sortir. »
« Bien. Tu veilleras à ce qu’il ne manque de rien pendant notre absence. »
« Bien, maîtresse. »
« Tu peux disposer. »

Elle avait gardé un accent typique de son pays et une fâcheuse manie à oublier les « H » aspirés dans les prénoms. Ainsi, Henry devenait Enry et Hermès, Ermès. Pourtant, Aliénor considérait le fait qu’elle sache aussi bien parler anglais comme un exploit que l’on se devait d’applaudir et d’admirer. D’ailleurs, toute sa personne devait être traitée de la même façon. La première fois qu’il l’avait rencontrée, Henry Lower lui avait dit qu’elle était « une reine parmi les femmes » et ce compliment était resté gravé en elle. Dès qu’elle se sentait d’humeur maussade, elle se le répétait inlassablement jusqu’à ce qu’elle se sente mieux. Et généralement, cela ne prenait pas longtemps.

« Maman ? »

La sorcière baissa les yeux vers son fils. Comme d’habitude, son cœur se gonflait d’un amour maternel inépuisable dès qu’elle le voyait. Il était si beau, si parfait. Elle était certaine qu’il deviendrait un puissant sorcier que le monde entier adulerait. N’est-ce pas là le rêve de toute mère ?

« Oui, mon chéri ? »
« Je pourrais avoir une chouette lapone ? La lettre dit que j’aurais le droit à un animal une fois là-bas. Je te promets que j’y ferais très attention, maman. »
« Si la lettre le dit alors… » fit-elle d’un ton malicieux.

Le regard bleuté du jeune garçon s’illumina de plaisir. Il dû se retenir à grand-peine de ne pas sauter sur sa mère pour l’enlacer avec toute sa force d’enfant : elle n’aimait pas les débordements d’affections violents. Elle préférait l’embrasser sur la joue ou sur le front, effleurer légèrement sa chevelure d’or sombre, ou tout simplement l’observer comme s’il était devenu la huitième merveille du monde magique. Hermès se contenta donc d’afficher le plus grand sourire qu’il avait en réserve et de clamer haut et fort tout ce qu’il savait sur les chouettes lapones histoire que sa mère soit encore plus rassurée quant à l’importance qu’aurait l’animal pour le garçonnet.

« Tu savais que les chouettes lapones étaient parmi les plus grandes chouettes ? Elles peuvent faire jusqu’à soixante-dix centimètres ! Et tu savais qu’elles pouvaient pratiquement tourner leur tête à 270 degrés ? Elles sortent souvent le jour parce qu’elles (…) »

Le babillage de l’enfant ne la dérangeait pas. Au contraire, cela ne faisait que renforcer le sentiment qu’elle éprouvait à son égard : à peine onze ans, et déjà si intelligent. A Beauxbâtons, tous les professeurs l’auraient immédiatement adoré, mais ici… Elle ne savait rien de Poudlard. Enfin rien… rien de plus que ce que son Serpentard de mari lui avait appris. Selon lui, rien ne valait la maison des serpents. Aliénor n’était pas de cet avis. Pour elle, n’importe quelle maison aurait fait l’affaire. Gryffondor mettait en avant les élèves courageux et téméraires, Poufsouffle accueillait ceux qui demeuraient loyaux en toutes circonstances, Serdaigle… Les iris mauves de la sorcière se posèrent sur son enfant. Serdaigle serait la maison parfaite pour lui : c’était là que se retrouvaient tous ceux dont l’intelligence remarquable et la soif d’apprendre prédominaient sur le reste. Oui… ce ne pouvait être que Serdaigle. Un sourire absent apparut sur le beau visage de la française, tandis qu’elle jetait une poignée de poudre dans les flammes. Il serait la fierté de la famille Lower. Sa fierté.

« Tu es devenu le chef des préfets ?! »
« C’est… Ben c’est ce que la lettre dit. Le directeur m’a choisi pour- »
« Mais c’est fantastique, mon cœur ! »

Aliénor ne se laissait jamais aller aux débordements d’affections. Elle restait calme et digne en toute circonstance parce que l’excitation ne lui allait pas au teint. Si elle s’agitait trop, son chef-d’œuvre de coiffure ne serait pas beau à voir et elle risquait d’abîmer ses robes de sorcières qui lui avaient coûté si cher. Pourtant, la joie qu’elle éprouvait en apprenant la nouvelle ne pouvait être contenue. Ses bras fins se refermèrent sur l’adolescent qui se tenait en face d’elle avec une force impressionnante.

« Maman… Maman, arrêtes tu m’étouffes ! »
« Oh ! Je suis désolée mon chéri… C’est juste que… Regardes-toi, Ermès ! Tu es si beau, si intelligent… Et maintenant, te voilà préfet-en-chef ! C’est une grande réussite mon lapin ! Ton père sera si fier de toi… »
« Je ne crois pas non. Il ne m’a pas adressé la parole depuis… »

La demi-Vélane posa un index pâle sur les lèvres de son fils. Il n’était plus le garçonnet qu’elle tenait par la main sur le Chemin de Traverse, il avait compris depuis longtemps qu’Henry l’avait rejeté. Pourquoi ? Sa maison, naturellement. En tant que Sang-Pur invétéré, son mari pensait que la meilleure maison était Serpentard, et Hermès avait été réparti chez les Serdaigle. Aliénor avait beau tenter de l’amadouer en lui montrant les excellents résultats qu’il avait obtenu aux B.U.S.E l’année dernière – sept Optimal, un Effort Exceptionnel en Divination et un seul Piètre en Histoire de la Magie – rien ne pouvait trouver grâce aux yeux de l’homme qu’elle avait aimé. Avait, car depuis l’entrée à Poudlard de leur garçon il avait énormément changé. La française songeait secrètement à demander le divorce mais préférait attendre la fin des études d’Hermès pour qu’il ne soit pas perturbé par le changement qui s’occasionnerait. Aliénor retournerait sûrement vivre en France après ça… Son pays lui manquait tellement…

« Allez, viens, mon chéri. »
« Maman ? »

Avait-il perçu le changement de ton dans sa voix ? La façon dont son regard s’était baissé, signe qu’elle ne voulait plus faire semblant de filer le parfait amour ? C’était un garçon si perspicace que cela ne l’aurait pas étonné. Elle eut un fin sourire contrit et lui ébouriffa gentiment les cheveux. Il ne lui ressemblait plus tellement désormais. Sa chevelure s’était foncée, son visage avait perdu sa rondeur enfantine et quelque chose dans son regard trahissait son apparente fragilité. Il était fort maintenant. Il allait devenir un homme.

« Ce n’est rien, fils. »
« Tu n’as pas à rester avec lui s’il te rend malheureuse, maman. »
« Je… » elle marqua une pause « J’y réfléchirais, Ermès. Je te promets que j’y réfléchirais. Maintenant, allons manger, tu veux ? Et après, nous irons nous promener. »
« D’accord. Mais tu sais, m’man, je ne suis plus un gosse. Je pourrais te protéger si nous vivions tous les deux. »
« Je n’en doute pas, mon chéri… Je n’en doute pas… »

Alzaée venait de Durmstrang. Cette majestueuse école perdue au fin fond des pays de l’est dont la réputation en rebuterait plus d’un.

« Tu savais que là-bas, on y étudiait la magie noire ? C’est flippant comme truc ! »
« Ne dis pas de bêtises… on n’accueillerait pas leurs élèves si c’était le cas. »
« Pourtant, j’te jure, Pierce, c’est la vérité ! »
« Tenez-vous un peu, elle arrive. » coupa brusquement le préfet-en-chef.

Son insigne étincelait à la lueur des chandelles. Hermès était toujours plus impressionnant que les autres, qu’importe la tenue qu’il portait. C’était dans les gènes, comme on disait. Les rumeurs couraient que sa mère était en fait une Vélane, ou qu’il utilisait des potions pour accroitre son charme. Il n’avait jamais cherché à les démentir, trop occupé à maintenir son niveau scolaire assez élevé pour atteindre son but : devenir professeur à Poudlard.

« Bonjour. »

Le directeur des Serdaigle les avait prévenus qu’ils accueilleraient en cours d’année une adolescente et qu’elle serait répartie comme n’importe quel nouveau de première année. Seulement, l’héritier des Lower ne s’attendait pas à ça.

« Euh… Salut. » finit-il par lâcher, son regard bleuté rivé sur elle.
« Ah, j’avais peur que mon anglais soit incompréhensible. »
« Non, non, il est… euh, très bien. Parfait, même. »

Elle n’était pas plus vieille que lui, ni plus jeune. Ils allaient sûrement se retrouver dans la même classe.

« Tu es gentil. »
« Ah… Merci. »

Son rire éclata dans la Grande Salle comme une bulle de savon. Elle n’était pas belle, elle était superbe. Elle n’était pas charmante, mais séduisante. Son imposante chevelure rousse encadrait son visage diaphane telle une auréole enflammée. Une mèche glissa devant ses yeux. Il eut subitement envie de la saisir entre ses doigts pour la remettre à sa place.

« Alors, comme ça, Serdaigle, c’est la maison des meilleurs ? »
« Oh, euh, non… »
« Pourtant, le Choixpeau a dit que les plus intelligents y étaient. »
« C’est vrai, mais aucune maison n’est meilleure qu’une autre : nous avons tous des qualités différentes et c’est grâce à ces qualités que nous pourrons réussir notre scolarité. Il n’y a pas de faibles ou de forts. »
« Je vois… »

Son regard se fit pensif. Le jeune préfet-en-chef profita de son inattention pour risquer des coups d’œil furtifs dans sa direction. Il n’arrivait pas à savoir de quelle couleur étaient ses yeux. Etait-ce bleu clair ? Vert émeraude ? Il sursauta lorsqu’elle tourna le visage vers lui, souriante.

« Comment t’appelles-tu ? »
« Hermès… Hermès Lower. »
« Moi, c’est Alzaée ! »

Alzaée. Un prénom étrange pour une fille étrange. Un prénom qu’il n’est pas près d’oublier.

Hermès inspira profondément l’air vif de l’hiver. Paris. Il n’avait pas hésité longtemps à rejoindre sa mère lorsqu’elle le lui avait proposé. La vie avec son père avait quelque chose de sinistre et changer d’air – littéralement – ne pouvait que lui faire du bien. Il ignorait combien de temps il resterait en France : un mois, une année, plus ? Mais il était avide de découvertes et maintenant qu’il avait terminé ses A.S.P.I.C plus rien ne le retenait en Angleterre. Plus rien sauf…

« Alzaée ? Mais… Mais qu’est-ce que tu fiches ici, bon sang ?! »
« Hermès ?! C’est fou… »

Il ne vit pas tout de suite que sa mère se tenait derrière, accompagné d’un homme à la barbe imposante. Non, tout ce qu’il voyait, c’était son amour de jeunesse. Celle qui avait hanté ses nuits durant les deux dernières années qu’il avait passées à Poudlard, celle avait qui il avait échangé son premier baiser et plus encore. Elle n’avait guère changé en six mois.

« Vous vous connaissez ? »

La voix d’Aliénor tira l’ancien Serdaigle de sa béate admiration. Ce n’est qu’à cet instant qu’il la remarqua, elle et son compagnon. Il ne comprit pas tout de suite la scène, ne pouvant que balbutier un « Quoi ? » hésitant.

« Hé bien, Aly et toi ! Elle ne m’a jamais parlé de toi… »
« C’est faux ! Mais je ne vous ai jamais dit son nom. »
« Attendez, est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe ? J’ai l’impression d’être en plein match de Quidditch inversé ! »

Hermès passa une main dans sa chevelure désordonnée. Il avait dû utiliser un Portoloin pour venir jusqu’ici et ce moyen de transport l’indisposait. Le fait de se retrouver devant un tel problème n’arrangeait pas les choses.

« C’est justement pour ça que je voulais que tu viennes. »
« Ce n’était pas pour revoir ton fils unique et adoré ? » lança-t-il avec une pointe de sarcasme.
« Ne sois pas méchant, tu sais très bien ce que je veux dire. »
« Que vient faire Alzaée dans ces retrouvailles ? »
« Je… Comment dire… »
« Mon père va se marier avec ta mère. Je vais devenir ta belle-sœur, je crois. »

Et le monde s’écroula. Enfin, presque.

« Mon chéri ? Tu es tout pâle, ça ne va pas ? »
« Il est malade ? » s’inquiéta soudainement l’homme à côté d’elle.
« Je ne crois pas… Ermy ? »
« Il est sous le choc… Je pense. »
« Non, tout va bien… Tout va… parfaitement bien. »

C’était faux.

Finalement, Hermès n’était pas resté en France plus de quelques mois. Certains auraient trouvé sa réaction étrange, voire même stupide, mais le fait d’apprendre qu’Alzaée allait devenir sa demi-sœur le troublait. Ils n’étaient plus des enfants et personne ne leur reprocherait qu’ils continuent à se fréquenter malgré le mariage de leurs parents, néanmoins il ne parvenait plus à être le même dès qu’elle était dans les parages. Elle, elle continuait à rechercher sa compagnie… Tout du moins les premières semaines. Puis elle avait cessé de lui envoyer des lettres par hibou express, ses visites s’étaient faites plus rares, et elle avait tout bonnement disparu. Ce serait mentir que de dire qu’il était soulagé qu’elle ait lâché prise et qu’il ne pensait plus à elle. Mais il essayait, petit à petit. Quelque chose en lui refusait de se retrouver à nouveau lié à elle maintenant que…
Il poussa un profond soupir et s’évertua à dresser une liste mentale des affaires qu’il devait prendre avec lui. Il avait fait le tour du monde, tantôt transplanant, tantôt usant de portoloins. Les pyramides d’Egypte l’avaient tout particulièrement marqué : leur ancienneté, le fait que les pièges magiques marchent encore après tous ces siècles passés sans qu’on ne les change… Son deuxième souvenir le plus vif remontait à son escale en Grèce. Les mythes qu’Athènes renfermait et… le paysage, surtout. Tout était si calme, si beau. Il aurait pu y rester toute sa vie. C’est à ce moment qu’il a décidé qu’il reviendrait à Athènes, ou tout du moins en Grèce, pour y passer paisiblement sa retraite.

« Valises, livres… J’ai l’impression d’oublier quelque chose. »
« La boule à neige de Paris, maître. »

Braska lui tendait l’objet moldu qu'il avait acheté sur un coup de tête, les yeux remplis d’adoration. Il avait hérité de l’elfe de maison à la mort de son père. Curieusement, cela ne lui avait pratiquement pas fait de peine ; oh, il ne s’attendait pas à fondre en larmes à l’annonce de son décès, mais il lui semblait que la moindre des choses aurait été de ressentir du vague à l’âme, de souhaiter avoir été là au moment où il s’était éteint mais…

« Merci… Tu persistes à vouloir me suivre ? Tu sais que je peux te donner un vêtement : rien ne me ferait plus plaisir que de te voir libre. »
« Oh non ! Non, non, non ! Pas de vêtement, monsieur ! Braska va vous suivre, et même s’il doit se mêler à d’autres que lui pour continuer à servir maître Hermès, il le fera, soyez-en sûr. »

L’ombre d’un bref sourire naquit sur les traits du sorcier. En son for intérieur, il était heureux que son fidèle compagnon le suive. On pourrait certes le traiter d'esclavagiste – enfin, ceux qui défendent les droits des elfes de maison – mais ce serait faux. Il existait entre ces deux êtres une relation amicale, si tant est qu’il puisse devenir ami avec une créature qui désirait sans arrêt exaucer le moindre de ses désirs et tentait de se punir dès qu’il refusait. Une sale habitude qu’il avait gardé à force de travailler pour feu son père.

« Poudlard, me voilà. »

Dans un « pop » sonore, le maître et le domestique transplanèrent en un parfait accord. Ils réapparurent au manoir des Lower, qui était resté désert depuis qu’Henry n’était plus de ce monde. Un frisson parcouru le corps d’Hermès : il se sentait redevenu jeune adolescent, comme lorsqu’il rentrait pendant les vacances d’été et qu’il se préparait à subir l’indifférence de son paternel. Il frémit une nouvelle fois, inspira et tâcha de recouvrer son aplomb. Quelques semaines plus tôt, sa mère lui avait envoyé un hibou ; dans sa lettre, elle lui parlait du poste qui venait de se libérer à Poudlard. Une occasion en or pour le jeune sorcier qui n’avait pas hésité longtemps. A seulement vingt-deux ans, il avait une chance de pouvoir enseigner dans cette prestigieuse école qui avait été son foyer durant toute sa scolarité. Il s’était empressé d’envoyer une lettre pour demander un entretien au directeur et, suite à sa réponse positive, avait plié bagages pour se rendre au plus vite en Angleterre. Hermès sourit intérieurement : il ne pensait pas revenir ici de si tôt.

Il me fixait avec une insistance que je n’avais vu que chez mon défunt père. Un mélange « tu me sembles bien jeune » et de « mais peut-être es-tu compétent ». Je ne peux pas dire que j’étais sûr de moi au point de ne pas m’inquiéter de ce qu’il pourrait penser. J’étais jeune, je n’avais que vingt-deux ans, comment aurais-je pu prétendre à un poste qui était sans nul doute déjà demandé par d’autres professeurs plus âgés et ayant plus d’expérience ? Bien enfoncé dans l’imposante chaise qu’il avait faite apparaître pour moi, j’attendais qu’il ait fini de me jauger. Je devinais que si je l’interrompais, je perdais toutes mes chances. Ce directeur n’était pas méchant, mais il cherchait le meilleur pour son école. En un sens, je le comprenais entièrement.

« Hermès Lower. J’ai déjà entendu ce nom. »

Evidemment. Que ce soit à cause de mon père et de ses magouilles, de ma mère demi-Vélane qui avait fait deux ou trois fois la couverture de certains magazines pour sorcières ou encore grâce à ma nomination de préfet puis de préfet-en-chef, il ne pouvait pas ne pas se souvenir de moi.

« J’ai étudié à Poudlard. J’y étais préfet-en-chef de Serdaigle. »
« Aaaah, oui. Monsieur Lower. »

Et c’était tout. Pas de frémissement de lèvres pour esquisser un sourire ravi, pas de froncement de sourcils pour essayer de masquer un éventuel mécontentement. Non, rien de plus. Je me tenais droit, le dos collé au dossier, respirant avec lenteur pour ne pas montrer mon trouble. J’étais assez doué dans le temps, je pensais ne pas avoir perdu la main.

« Pourquoi voulez-vous devenir professeur, monsieur Lower ? Vous avez encore tant de choses à apprendre loin des murs de Poudlard… »
« Vous me trouvez trop jeune. »

C’était plus une affirmation qu’une question. J’étais légèrement sur la défensive, mais également prêt à argumenter haut et fort que j’étais fait pour ce poste. Il cilla, et je su que j’avais posé la bonne question.

« La jeunesse ne veut rien dire. C’est l’expérience que l’on tire de notre vie, notre force de volonté et nos actes, qui définissent si nous sommes capables ou non. »
« Alors je le suis. »
« Vraiment ? »
« J’étais parmi les meilleurs. »
« C’est au passé. Qu’en est-il aujourd’hui ? »
« J’ai beaucoup voyagé, beaucoup appris aussi. »
« Aaah… »

Il joignit ses mains sur le bureau, l’air soudain plus attentif. Mon habituelle envie de prouver que je n’étais pas un bon à rien tentait de se frayer un chemin dans ma retenue. Je luttais. Puis lâchais prise.

« Je suis peut-être jeune, mais qui mieux que moi peut aider ces élèves à s’affirmer et à évoluer ? Ma jeunesse est ma force. L’expérience qui me manque, je l’accumulerai aux côtés des autres enseignants. Et un jour, je serais aussi apte que n’importe lequel d’entre eux. »
« Etrange revirement. »
« Je ne veux pas vous faire perdre votre temps, monsieur le directeur. »

J’étais prêt à m’en aller s’il le fallait. Mais je voulais abattre toutes mes cartes avant. J’ouvris la bouche, m’apprêtant à déverser un nouveau flot de paroles lorsqu’il m’interrompit en levant une main.

« Vous m’avez convaincu. Je suis certain que vous ferez vos preuves, monsieur Lower… Ou devrais-je dire professeur Lower ? »

Hermès Perceval. J'adore.
Un personnage adulte en plus !
Bienvenue futur collègue, et bon courage pour ta fiche.

Merci vous deux.
J'ai demandé quelques précisions à Georgie, donc ça va prendre un tout petit peu plus de temps que prévu, mais pas de soucis, je serais bientôt là pour mes chers petits élèves.


Tristan - Han, tu aimes ? Ca me fait plaisir, j'ai mis du temps à le choisir.

Merci mesdemoiselles
Allez, je termine ce que j'ai écrit sur l'ordi histoire de le poster relativement vite.

BIENVENUE
j'adore le prénom :3

Merci, Syrius
J'adore le tien aussi (l)

Margaux S. Gauthier a écrit:

Je sens que les cours de Sortilèges vont me passionner *ZBAAF*

Merci, Sadélye !

Comme quoi, avoir un beau prof contribue aux bonnes notes et à l'attention en classe. xD

Merci Iseult & Lilwenn (d'ailleurs ce prénom... )

Voilà, terminée !
Bonne lecture à ceux qui en auront le courage... même si j'ai l'impression d'avoir bâclé cette présentation. :/

Bienvenue

Merci les filles !

A moi les jolies jeunes femmes de Poudlard... euh...