RIDDLE. → BERKOLITZ, JUDITH-TZIPPORAH, dite la battante Belle et jeune fille qui nous vient tout droit de Durmstrang pour entamer sa septième année au collège. Elle est née à Lillehammar en ce beau jour qu'est le 22 février 2043 en tant que sang mêlé ; à présent elle vit à Londres. Jusqu'à maintenant, son niveau scolaire s'est révélé être relativement bon. Il y a quelques années maintenant, elle s'est procurée une baguette faite en bois de peuplier blanc, mesurant vingt six virgule huit centimètres et contenant une plume de Jobarbille. Avec cette baguette, il est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un lynx. Pour ajouter à son bonheur, il y a aussi la vision qu'elle a eu face au miroir du Risèd : elle, se rendant compte qu'elle ressemble à celui qu'elle a toujours appelé Papa mais qui ne l'est pas vraiment. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Pearlyne, sa meilleure amie, devenue complètement folle et lui hurlant qu'elle devait se résoudre à la croire, que l'amour n'existe pas, et leur amitié non plus., dans son cas.

Spoiler:

Je revois parfaitement sa bouille ronde, son sourire angélique, ses longs cheveux blonds pleins de nœuds qui faisaient un voile devant ses yeux et sur ses épaules. Son corps était penché vers l'avant, scrutant le livre dans mes mains comme si, du haut de ses quatre ans, elle espérait déchiffrer la belle histoire pleine d'illusions que je m'apprêtais alors à lui lire. Sa mère la couvrait d'un regard attendri, caressant ses cheveux d'or du bout des doigts. Elle lui ressemblait tellement ; les gens s'extasiaient toujours devant cette ressemblance si frappante qui les unissait, et cela faisait passer le fait que Judith n'avait absolument rien de moi. On lui demandait souvent, en riant, si elle était bien sûr que j'étais le père. C'était une bonne blague, les gens la trouvaient drôle ; nous, nous riions jaunes. « Papa, tu lis ? » Perdu dans mes pensées, j'en avais oublié Judith, qui trépignait d'impatience à l'idée de découvrir la nouvelle histoire que je lui avais acheté. « Oui, oui, ma puce, désolé. » Je vis du coin de l'œil s'éclairer son visage au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture. Toujours les mêmes bêtises, mais ça lui plaisait tant que je n'avais pas le cœur à lui offrit autre chose que ces contes de fée idiots. « Ils se marièrent, et eurent beaucoup d'enfants. » Comme à chaque fois. N'avions-nous pas tord de la gaver avec des histoires pareilles ? Nous avions compris depuis longtemps que la vie n'était pas aussi belle que dans les contes de fées. Je n'avais aucune envie de la laisser croire encore longtemps qu'elle rencontrerait son beau prince charmant, et qu'ils s'aimeraient toute leur vie comme au premier jour. Sa mère préférait se réjouir de voir ses petits yeux briller d'espoir et de bonheur, lui laisser ses rêves de gamine ; du monde extérieur comme de cette famille, elle ne connaissait que la surface, et j'aurais préféré la parer tôt contre les réalités, adoucir sa chute quand elle se rendrait compte que tout n'était pas aussi simple que dans les contes de fées. Mais, comme le disait si bien sa mère, je n'avais rien à dire là-dessus. Après tout, je n'étais pas son père.

→ onze ans plus tard

« Nan, Judy, me dis pas que tu crois encore à ces conneries. S'il te plait. » Pearlyne me fixait d'un air consterné, limite déçu. J'ai piqué un fard, baissant les yeux sur ma dissertation d'Histoire de la Magie, qui avançait à peine bien que cela fasse plus de deux heures que nous planchions dessus, assise devant le feu. Je ne sais plus comment nous étions arrivées sur l'amour ; sans doute à cause du canon qui nous reluquait Pearlyne et moi, à l'autre bout de la salle, ou à cause de sa dernière "proie". Dans tout les cas, ce n'était pas un sujet qui nous réussissait particulièrement, à elle et moi. Moi la rêveuse, la naïve de base qui croit encore qu'un beau blond va finir par voir cette petite chose que tout les autres n'avaient pas vu chez elle ; elle, la cynique, convaincue que l'amour n'existe pas et qui dit se contenter de notre amitié pour être heureuse. Il m'arrive de penser que c'est moi qui ai tord. Il m'arrive de me dire que je devrais avoir honte, que je devrais prendre exemple sur elle et me satisfaire moi aussi de ce qui nous unit. Mais je ne peux pas, moi ; je ne suis pas aussi forte qu'elle, moi j'ai besoin de cette autre sorte d'amour, celui qui vous dévaste, vous empêche de manger, de dormir et de penser à quoi que ce soit d'autre qu'à la personne. De toute manière, j'ai aucune envie d'être comme elle, même les jours où j'ai tellement mal que je pourrais en hurler ; non pas que je ne l'aime pas telle qu'elle est, mon Dieu, loin de moi cette idée. Simplement, je ne pourrais pas vivre comme elle. C'est ainsi, je ne la comprends pas là-dessus, et elle ne me comprendre pas non plus sur ce point. « Pourquoi ce ne serait pas le cas, Pearl ? Pourquoi j'y croirais pas ? Parce que mon père a largué ma mère de dix-sept ans enceinte jusqu'aux dents ? Parce que j'ai appris seulement maintenant que celui que j'appelais Papa n'était rien, biologiquement, pour moi ? » Je m'étais mise à hausser le tons, oscillant entre la crise de nerfs et les chuchotements. Une dizaine de paires d'yeux s'étaient déjà tournée vers nous, et Pearlyne tentait de me faire taire de son regard suppliant, mais j'étais lancée. Elle m'avait provoquée, après tout. « Bordel, c'est pas parce que tout le monde autour de moi a merdé en amour que je vais faire pareil. J'AI LE DROIT D'ESPÉRER AUSSI, MOI. » Les larmes se sont mises à couler sur mes jours, sans que je puisse les retenir. Je n'avais toujours pas digéré la nouvelle que m'avait apprise mon "père" le mois dernier, et Pearlyne le savait. J'ai essuyé les gouttelettes qui roulaient sur mes jours et faisaient couler mon maquillage, puis je me suis remise à écrire, me cherchant bêtement un moyen de ne pas complètement craquer. Pearlyne se mordait sur les lèvres, gênée. « J'suis désolée, Judy. Je voulais pas... » « Je sais, c'est bon. C'est pas grave. »

→ deux ans plus tard, à l'aube de sa septième année

Des petits tas bien droits de fringues bien propres s'empilent sur mon lit. Une belle valise toute neuve trône sur la couverture, à côté d'une liste de "recommandations" joliment écrite et décorée par ma psychotique de mère et de la fameuse lettre qui nous a annoncé durant cet été que nous nous retournerions pas à Durmstrang cette année. Tout était bien ordonné, prêt à être rangé dans ma valise et à partir avec moi pour l'Angleterre. Même ma chambre, d'habitude dans un bordel monumental, était propre et sentait bon le pschitt anti-poussière. Le seul "détail" qui détonnait dans cet environnement propret et lisse, c'était moi. Moi, petite chose perdue, insignifiante, affalée sur le sol, emmitouflée dans un sweat pelucheux, les cheveux en bataille et le mascara qui coule. J'étais dégoutée ; dans moins d'une semaine, j'aurais quitté la Norvège pour l'Angleterre, le pays de la pluie, de la jelly et de la "Couine Elizabeth". Moi et mon anglais pitoyable, on était pas très chaud pour partir. Heureusement que Pearlyne venait aussi ; je me voyais difficilement seule à Poudlard, sans savoir prononcer convenablement le moindre mot anglais. Mais même avec elle, ça allait être difficile. Je me suis levée, a mort dans l'âme, et j'ai déposé les piles de vêtements et d'autres affaires dans ma valise. J'ai encore bourré un sac de voyage avec des bouquins, un album photo, un ours en peluche avec un œil en moins, un recueil de contes de fées et mon journal. Quand j'ai eu terminé, voir que les seize premières années de ma vie tenaient sans mal dans un si petit espace me donnât violemment mal au cœur. Je n'avais pas eu besoin de m'asseoir sur ma valise pour la fermer. Mais on y était, je ne pouvais plus faire marche arrière. Le visage souriant de ma mère est apparu dans l'encadrement de la porte. « Prête, Judith ? » Je sais qu'elle a lu la panique dans mes yeux. J'aurais tout donné - enfin, pas mal de choses - pour pouvoir me permettre de répondre non. De toute manière, t'as plus ta place ici, Judith. Plus depuis que tu sais. Qui est-ce qui te retiens ici, après tout ? Alors pars, vas-y. « Oui, je suis prête. »

→ i am not a robot. ton pseudo : sapphire. ton âge : quatorze ans. ton avatar : ashley smith ton avis sur sonorus : je le trouve vraiment affreux, vous vous en doutez bien, mais vu que je suis littéralement tombée amoureuse du scénario de Pearlyne, j'ai fini par m'inscrire si je te dis what else ? tu me réponds : nespresso

Spoiler:

Pearlyne murmure mon nom à côté de moi, je la fais taire d'un ta gueule inhabituel. Je la sens sursauter, étonnée - la gentille Judy n'est pas aussi vulgaire. J'ai peur. Sauf que ma peur à moi ne se traduit pas comme toute les autres. Ma peur à moi reste ancrée à l'intérieur, elle écrase mon coeur et mes poumons, grignote des morceaux de mon estomac et infecte mon cerveau. Alors la gentille Judith devient méchante, même avec ceux qu'elle aime. « Me lâche pas. » Je secoue la tête de droite à gauche, lentement, tandis qu'elle s'accroche à mon bras comme une naufragé s'accroche à une bouée de sauvetage. J'ai peur, mon Dieu. Il y a du monde partout, ils murmurent en nous regardant de travers. Je ne comprends pas un traître mot de ce qu'ils se chuchotent, et j'espère que c'est simplement parce qu'ils parlent trop bas, et pas que je n'ai absolument rien retenu de mes cours particuliers. Je ne sais pas ce que je fais ici, je ne sais vraiment pas. Je veux rentrer chez moi, retrouver ma mère, mon père, mon chat, mon lit. Mon Dieu. Pearlyne me tire vers l'avant, et j'avance, malgré moi. On se trouve une place à une table bondée, et se retrouve serrées l'une contre l'autre. Pearlyne engage directement la conversation avec une bande de gens qui, d'après leurs accents pas très so british, m'ont l'air d'être français. Mais comment fait-elle ? Je suis morte de honte, les joues en feu, à deux doigts de me liquéfier sur place.

Le nez penché sur mon assiette, à chipoter sur un truc bizarre qui ne m'inspire vraiment pas confiance, je n'ai même pas remarqué les regards mauvais que Pearlyne et une autre fille du Durmstrang s'échangent. Et je ne comprends pas tout de suite non plus qu'elle s'est mise à cracher sur Pearlyne. Mais elle, je la sens se raidir à côté de moi, et ça me suffit à comprendre. Les têtes se tournent vers nous, et tandis que les joues de Pearl deviennent roses, moi je vois rouge. J'avais toujours été très impulsive, bien plus que ma meilleure amie, qui avait plutôt tendance à ruminer puis à sortir une remarque bien sentie, et cela ne changerai pas, même entourée d'une horde d'inconnus. Je lui lance mon regard le plus glacial qui soit, et je demande « T'as un problème ? ». Si je n'avais pas dépassé mon quota d'obscénités avec le ta gueule de tout à l'heure, j'aurais sans doute ajouté un pétasse à tout ça. Mais ma psy m'avait conseillé avant mon départ d'apprendre à me maîtriser, surtout maintenant que j'allais intégrer ce nouvel environnement. Donc, je me suis tue. Cette blondasse a commencé à débiter un flot de bêtises, et avant que j'ai su quoi répondre, AJ lui a sorti une de ses fameuses remarques, qui a presque réussi à lui clouer le bec. Le souci, c'est le presque. Aux regards que me lance Pearlyne, je sais exactement ce qu'elle pense, et, pour la première fois de la soirée, j'ai envie d'éclater de rire, ce qu'on ne manquera sans doute pas de faire en évoquant le repas, une fois couchées.

Cinq minutes plus tard, l'incident est clos. La blondasse converse gaiement avec ses nouveaux sbires, une bande de gamins de Beauxbâtons tout émerveillés par elle. Elle a déjà achevé de ruiner la réputation de Pearlyne, et sans doute un petit bout de la mienne avec, mais je m'en fiche, et je sais qu'AJ aussi. Mais quel importance ? On m'a souvent demandé pourquoi je restai avec elle, pourquoi j'étais l'amie d'une fille tellement... comme elle. Je ne sais pas pourquoi. Je sais juste qu'un jour, une blondasse du même genre que celle de ce soir l'a insultée, et que je n'ai pas compris pourquoi elle faisait ça. Alors je l'ai défendue. Et depuis six ans, ou plus, je ne sais plus, c'est toujours la même chose. Et les gens croient souvent que c'est elle qui a besoin de moi, mais justement, non. Je la regarde s'attaquer à sa jelly d'un air amusé, et je souris en repensant à ce qu'elle m'a dit avant. « Me lâche pas. » Non, je ne te lâcherai pas. Parce que si tu crois que c'est moi qui te sauve, qui te tiens le tête hors de l'eau, tu as tout faux.

+ 1 pour Marlon.
Bienvenue sur le forum !

Une DURMSTRANGIENNE ! Et pis avec Ashley Smith et ton prénom
han, bienvenue et bonne chance pour la fin de ta fiche !