→ the best day of my life.

PREMIÈRE PARTIE.
Il laisse tomber le filtre de sa cigarette dans le cendrier et en reprend une nouvelle, qu’il s’empresse d’allumer. Tout en le contemplant, le rouquin a envie de lui dire « tu as été prodigieux », mais il ne dit rien. Il le sait probablement déjà, puis venant de lui ça n’aurait pas de grande importance. Une fois encore, il avait merveilleusement bien présenté ses dernières trouvailles. En tant que génie qui se respecte, il sait toujours à l'avance de quel nouveau sort les sorciers auront besoin. De quelle potion. De quel outil magique. Sa cigarette entre les dents, il lui sourit. Ses joues à lui s’empourprent. Il ferme les yeux et se laisse envoûter encore un peu par la fumée qui l’environne, et cette impression d’écho produite par la musique d’ambiance des lieux. Mais au moment où sa mère arrive, il s’étouffe brusquement. « tu as été superbe, mon chéri ! ». Cette dernière dépose un énorme baiser sur sa joue droite, qu’il s’empresse d’essuyer en raison du rouge de ses lèvres qui les marque d'un rose fuchsia dont il se passerait bien. « mmh, merci Lucy. est-ce que ça va, filston ? » demande-t-il, rieur. Porter hoche timidement la tête, suivant sa mère du regard qui, l’air de rien, s’éloigne vers Charlie.

D’autant qu’il se souvienne, Porter a toujours eu beaucoup d’admiration pour son père. A ses yeux, il est tout ce qu’il ne sera jamais : inventif, doué, sûr de lui. S’il n’avait pas été son père cela n’aurait probablement rien changé à l’immense respect qu’il lui porte. Il reprend une bouffée de tabac brûlé et tente cette fois de ne pas l’enfumer. Porter ne parle pas vraiment, généralement c’est Theophilius qui parle pour deux. Non pas à défaut de relation père-fils, mais juste parce que ça a toujours été ainsi. Porter ne s'est jamais montré très bavard jusqu'ici. Lui, ça ne le dérange pas, au contraire il apprécie la présence de son garçon taciturne à ses côtés. Ils s’échangent des regards et Porter se demande ce qu’il ressent. Quelle impression ça fait de se retrouver face à un tas de gens et de se dévoiler à eux, de leur dévoiler ses secrets les plus précieux dans l’espoir de recevoir quelques compliments et des offres. Mais une fois encore il ne dit rien. Ses yeux se perdent dans la contemplation de son père. Son esprit aussi. Il ne pense plus vraiment, mais il se contente de l’observer, comme toujours depuis sa naissance. Ses beaux cheveux bouclés, ses grands yeux noisette ne sont bientôt plus qu’une masse floue qu’il perçoit à peine. Au fond de lui-même, Porter sombre. Ou peut-être a-t-il déjà sombré. Ses paupières se font lourdes et peu à peu il s’endort. Il s’engouffre dans ses rêves, et bientôt son corps n’est plus, il est l’ombre d’un cavalier dont la tête a été dévorée par les songes. Il ne sent plus ni ses membres ni son tronc. Porter n’est que de la fumée dans l’existence des autres. Il ne signifie rien et n’a lui-même pas conscience d’être quelque chose. Ce n’est qu’un enfant de huit ans qui découvre un monde qui le dépasse, là, enfermé dans sa tête. Il nage dans un ciel sans nuage et finit par s’y noyer. Quelque chose ou quelqu’un l’en extrait avant qu’il ne soit trop tard, et déjà il revient à lui. « réveille-toi, Porter. on s’en va. » Il lève la tête, avec l’impression qu’un éléphant a écrasé sa boîte crânienne. A moitié perdu dans la brume du réveil, il regarde son père, puis sa mère qui vient tout juste de les rejoindre, mais sa mère elle ne le voit pas.

SECONDE PARTIE.
L'été anglais. Brume de pollen sur les eaux du lac, canards dans les roseaux, et quelques croassements de crapauds qui viennent se mêler à tant d'autres sons produits par mère nature. Le jeune sorcier ne parle toujours pas mais son sommeil est sans rêve et son appétit est celui d'un gamin de dix ans en pleine croissance.

Il s'est évidemment passé quelque chose. Quelque chose de grave. Il y a eu des cris et des coups de baguette ont été jetés dans la maison par des sorciers sortis de nulle part, et par d'autres issus de la cheminée. À présent tout le monde semble ignorer cette nuit effrayante. Comme s'il n'y a jamais rien eu. Comme s'il ne s'était agit que d'un cauchemar parmi tant d'autres, que le petit matin avait chassé comme une brise légère qui vous rafraîchi le visage et l'esprit. L'unique témoin de ce qui s'est passé est cette cérémonie barbante. Révulsé par le bêlement pleurnicheur des hymnes et l'absurdité monocorde du rituel funéraire, Porter Weasley-Bexborough, dix ans, se tient près de son frère aîné Charlie, serrant machinalement la main aux endeuillés qui passent devant eux en quittant les lieux. Une cohue de journalistes et de reporters est là pour rendre compte de la disparition d'un génie qui les a évités toute sa vie. Madame Bexborough n'a rien à leur dire, ni à ces personnalités qu'elle nie connaître, ni même à ses propres enfants.

Plus tard dans cette journée interminable, le notaire des Bexborough se présente au manoir en compagnie d'un fonctionnaire des Impôts. Lucy leur offre le thé, ils discutent longuement avec quelques cousins puis repartent dans un silence de mort.

La nuit arrive, enfin. Le plus jeune accompagne Charlie jusqu'à la porte de ses appartements, où un elfe a improvisé un lit supplémentaire pour rester avec lui. Ils restent longtemps éveillés dans la chambre, à s'observer dans une passivité déstabilisante, jusqu'à ce que le sommeil consente à venir. Porter se réveille dans le noir mais les trognes continuent à se succéder comme des hologrammes sur le plafond. Maintenant qu'il a retrouvé l'usage de la parole, il ne crie pas.

TROISIÈME PARTIE.
L'un des traits de caractère les plus saillants de Lucy Bexborough est sa curiosité. Intriguée par la précocité de son fils le plus jeune, Porter, elle demande un beau matin à ce qu'on descende des rayonnages de la bibliothèque une collection de lourds essais, ainsi que plusieurs volumes de l'encyclopédie du monde magique, puis elle laissa ce dernier en tête à tête avec eux. L'expérience porta des fruits plus qu'intéressants. Elle tenta la même chose avec Charlie, mais dû se rendre à l'évidence que le génie héréditaire ne frappe qu'une fois. Cela n'empêcha pas Porter de montrer et d'expliquer les choses à son frère, espérant les voir à leur tour s'étonner et s'émerveiller; voulant qu'il ressente l'ivresse de la découverte, lui aussi. Le stratagème ne fonctionna pas, le crâne de Charlie demeura vide et ignorant. Du moins un temps. Le temps qu'il comprenne que son propre petit-frère le dépassait et qu'il lui fallait se ressaisir. Cela arriva un peu tard, et toujours Porter garda une longueur d'avance certaine sur lui. Quelque chose en plus qu'il tenait de Théophilius. Mais contrairement à ce que beaucoup pensèrent, la période de froid entre les deux frères fût très courte. Quelques mois à peine. Prenant conscience du savoir de leur père, mais aussi et surtout de la forte amitié qu'ils pouvaient partager en dépit de tout, il ravala sa fierté d'aîné et retrouva son petit-frère surdoué. Une manière bien singulière de faire honneur à leur père dans la fraternité.

→ oh, oh, it's magic, you know.
Dix-neuf heures. Le soleil s'était abaissé vers l'horizon. Les îlots de nuages se faisaient plus denses, ils masquaient sa lumière; et les étendues d’herbe devenaient, tout comme les arbres et tout comme les cheveux épars de Sasha, noir de jais; tandis que la feuille tremblante, tombée de sa branche, perdait sa robe verte flamboyante pour en enfiler une dans des tons plus bruns; et que des ombres emportées par le vent couraient sur les fleurs frétillantes comme des pans d'étoffe grise. Les boules de nuages roulaient dans le ciel sans se déformer, sans perdre ne serait-ce qu'un soupçon de leur forme ronde. Ils prenaient au passage l’école toute entière dans leur filet d'ombres, et, en s'éloignant, ils le relâchaient. Et loin, très loin à l'horizon, parmi les myriades de grains de poussière dorée, on voyait flamber plusieurs vitres, ou se détacher la silhouette solitaire d'un arbre ou de quelques sorciers.

Porter ne se rendait probablement pas compte de l’intérêt qu’on pouvait lui porter. Il n’avait jamais été confronté au regard des autres, puisqu’il passait le plus clair de son temps à le fuir. C’était ce mur qu’il avait bâti en arrivant à Poudlard, ce mur qui l’empêchait de voir les autres et qui le rendait heureux. Car au fond Porter était alimenté par un rêve bien égoïste. Le rêve de vivre seul avec ses chaudrons et les quelques personnes qu’il aimait. Ces éléments et ces personnes à qui il avait confié son cœur. Il s’était créé un cocon fait de toutes les choses et de toutes les âmes qui lui étaient chères, et souvent il agissait comme si son monde ne s’arrêtait qu’à ce cercle restreint. Comme si tout autour ne gravitaient que des choses, des objets étranges auxquels il ne prêtait aucune attention. C’était cela son bonheur. Il se cachait dans sa tête, dans son cœur, et dans la tête de tous ces autres auxquels il attachait tant d’importance. Sa famille. Ses amis. Ses formules. La vie, oui, mais jamais sans eux. Presque comme si seul le sentiment fort qu’il avait de les posséder faisait sa félicité. C’est qu’avec eux il n’y avait pas de question, pas de sornette. Avec eux tout était clair sans vraiment l’être. Une affection, un attachement constant à ces autres tellement à part…

Il ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre ce que tentait de lui expliquer Adriel. Il parlait d’admiration. Comment pouvait-on l’admirer ? Il n’avait rien d’admirable. Rien de particulier. Bexborough n’était qu’un sorcier parmi les sorciers. Il n’y avait aucune spécificité dans son être. Il n’était pas étonnamment beau. Il aimait les nouvelles expériences, mais il ne se sentait pas à la hauteur de sa folie créatrice. Il n’avait jamais été un grand séducteur non plus. Toujours enfermé dans son univers, il passait à côté des choses. Il était ce garçon mystérieux, ce Dr. Frankenstein, comme Adriel le disait lui-même si bien. Ce sorcier dont on ne connaissait au fond que le nom, qui ne vous regardait jamais vraiment dans les yeux, sauf s’il considérait que vous pouviez être un sujet d’observation intéressant.

Il savait les rumeurs qui couraient. Rumeurs. Comme il pouvait haïr ce mot. Qui plus est lorsqu’elles le concernait. Une belle perte de temps, se disait-il. Un asocial fou qui se fait des amis tels qu'Adriel est forcément quelqu’un de… Comment disaient-elles, déjà ? Etrange.

Porter suivit du regard le jeune sorcier qui semblait déjà être passé à autre chose. Il toisait avec insistance un élève qui, de toute évidence, était perdu. La couleur de sa robe trahissait son identité. Ce n’était pas un étudiant quelconque, du moins pas aux yeux d'Adriel. Il s’agissait d’un de ces Américains qui n’avaient qu’une chose en tête –il en était sûr : s’accaparer ses conquêtes. Porter, quant à lui, le regarde comme une curiosité. Il comprend le regard dédaigneux d'Adriel mais ne le partage pas. Il s’est toujours demandé quelle mentalité ces sorciers d’outre-mer pouvaient avoir. Bexborough le sent prêt à bondir pour lui rappeler qu’il n’est pas le bienvenue, et il lui tend juste à temps une minuscule fiole. « Au fait, j’ai fini ta potion, hier… » « Et t'aurais pas pu le dire plus tôt, Einstein ? » Il hausse les épaules. Adriel lui arrache des mains sa préparation et la boit d'une traite. Juste à temps.

→ i am not a robot. ton pseudo : Dr. A. ton âge : 18 ans. ton avatar : Gaspard Ulliel, mais il est inutile de le préciser je crois. ton avis sur sonorus : Je cherchais un rpg HP frais, j'en ai trouvé un. Que demander de plus ? si je te dis what else ? tu me réponds :Je me suis permis de modifier mon nom -Lucy Weasley étant ma mère, je doute que le nom du géniteur soit le même. (mp envoyé à Léo)-

Un Weasley.
Bienvenue & bon courage pour ta fiche !

BIENVENUUUE Aime-nous et nous t'aimerons



Spoiler:

Georgie Finnigan a écrit:

GASPARD, WEASLEY, LE TITRE, LA BANNIÈRE.

Cassandre D. Johanssen a écrit:

Georgie Finnigan a écrit:

GASPARD, WEASLEY, LE TITRE, LA BANNIÈRE.

gaspard ulliel
bienvenue & bonne continuation pour ta fiche

epouses moiiii *out*

Georgie Finnigan a écrit:

GASPARD, WEASLEY, LE TITRE, LA BANNIÈRE.
BIENVENUE.

ivanka, c'est moi qui épouse. j'ai postulé la première (a)

Le personnage est-il encore d'actualité ?