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Là où la modération est une erreur, [...] ϟ Pottimarron

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AuteurMessage
Léonie J. Scamander
Léonie J. Scamander

⊰ PARCHEMINS : 474
⊰ INSCRIPTION : 25/10/2010
⊰ ÂGE : 34
⊰ CRÉDITS : © Addie
⊰ ÂGE RPG : 16 ans
⊰ PSEUDO : Kiki
⊰ COMPTE DE GRINGOTTS : 9714


STOP FOR A MINUTE
JUKEBOX: Ange ou Démon | Robert
RELATIONSHIPS:
DOUBLE-COMPTE: Maïa K. Callahan
Là où la modération est une erreur, [...] ϟ Pottimarron _
MessageSujet: Là où la modération est une erreur, [...] ϟ Pottimarron Là où la modération est une erreur, [...] ϟ Pottimarron EmptySam 1 Jan - 1:44


[...] l'indifférence est un crime.


Qu'est ce que tu veux que je te dises Lucien? Adossée contre un mur du septième étage, je toisais mon frère avec toute la froideur dont je pouvais faire preuve. Je le vis baisser la tête, visiblement déçu que je ne veuille émettre aucun jugement par rapport à la situation. Il aurait sans doute préféré me voir exploser de rage, que je lui hurle dessus comme jamais, parce que cela prouverait que j'en avais quelques choses à foutre. Il détestait cette indifférence dont je faisais preuve à son égard et à celui du reste de la famille. Je l'entendis soupirer, j'avais détourné le regard de lui, espérant qu'ainsi, il allait partir, tout simplement. Je ne savais même pas pourquoi j'étais venue le retrouver dés que j'avais reçu son petit mot. J'aurais sans doute mieux fait de ne pas quitter le confort de ma salle commune. Il aurait probablement attendu pour rien pendant de longue minute, mais il ne se serait pas formalisé de mon absence, car elle était plus habituelle que ma présence. J'avais cru voir une lueur de joie mêlée à la surprise lorsqu'il m'avait vu apparaître à l'autre bout du couloir. J'entendis du mouvement, je cru d'abord qu'il s'éloignait de moi, mais je sentis sa présence, je me sentais oppresser, comme s'il venait de franchir les limites, comme s'il envahissait mon espace vital. Je laissais mon regard vogué avec lenteur jusqu'à lui. Était-ce de la rage qui faisait danser les lueurs chocolatés de son regard? C'est en tout cas ce que je pensais. Je soutenais ce regard sans faillir lorsqu'il vint frappé le mur, juste à côté de mon visage. Cette force me désarçonna mais je n'en montrais rien, ne voulant pas me reconnaître vaincue. Je n'étais pas suffisamment armée pour l'affronter aujourd'hui. J'avais l'impression de ne plus pourvoir être aussi détestable que je l'étais habituellement, comme si ma conversation avec Syrius avait finalement eut raison de moi et de ce masque, qui, quoi qu'on en dise, me plaisait et me protégeait. Bordel, mais réagis Léo. S'il te plait, fais quelques choses. A cette distance, j'avais l'impression de pouvoir ressentir les moindres émotions de mon cadet. De la détresse, de la peine, de la déception et de la rage, beaucoup de rage. J'avais levé ma main avec lenteur, venant la déposer contre la joue de mon frère avec une telle douceur qu'on aurait pu y voir un geste affectueux, si seulement je ne l'avais pas gratifié de ce sourire détestable et hautain, lui infligeant de petite tape, comme pour le réveiller. Il avait sembler paralyser, comme s'il s'attendait à autre chose. Je croyais que tu avais compris depuis le temps...Mon pauvre Lucien.

Je le laissais seul avec sa solitude, avec ses problèmes, avec sa colère, incapable de réagir comme la grande sœur que j'avais été et que j'aurais du continuer à être durant toutes ces années. Vous ne me croirez probablement pas si je vous disais que je m'en voulais de m'éloigner, mais je ne savais plus comment réagir, alors je faisais ce que j'avais toujours fais : je l'abandonnais à son triste sort, je le laissais se débrouiller tout seul. Est ce que je l'avais entendu se heurter au mur et se glisser contre le sol? Probablement, mais je n'osais pas me tourner pour lui faire face. Je n'osais pas affronter son regard car j'étais incapable de réagir pour arranger les choses. Je m'éloignais de lui. Plus je m'éloignais, plus je me détestais, plus je me méprisais. Pourquoi? Je n'en savais rien. Ce n'était pourtant pas la première fois que j'étais aussi cruelle avec lui, et pourtant, c'était la première fois que j'éprouvais de la culpabilité. C'était comme si Syrius avait écorché mon masque et que celui-ci se dégradait de jour en jour, comme si le fait de le porter devenait plus difficile de jour en jour. J'avais été sans faille, j'avais été en haut des marches, j'avais été celle que j'avais toujours voulu être, j'avais été celle dont personne n'osait se moquer. Et maintenant? J'étais quoi? J'étais incapable d'être à nouveau cette personne et pourtant, j'étais incapable d'être celle que j'avais toujours été avant. J'étais juste faible, plus fragile que jamais. Je descendais les marches rapidement, agile et gracieuse, j'avais l'impression de flotter, les jupons de mon uniforme se balançant au rythme de mes pas, caressant mes cuisses. Je laissais ma main trainer sur la rampe en bois des escaliers, gardant un ainsi un contact avec la réalité. J'avais besoin de prendre l'air, de sentir le froid, tout simplement pour que je me sente vivre. J'en avais terriblement besoin. J'avais descendis rapidement tout les escaliers qui me séparaient du parc, j'en était essoufflée, je sentais mon cœur cogner violemment contre ma poitrine, se rebellant contre l'effort physique que je lui avais infligée. Je poursuivais ma route, rapidement et pourtant, sans courir. Je traversais le parce pour rejoindre le ponton qui s'imposait sur le lac noir? J'affectionnais particulièrement cet endroit, mais tout était différent ces derniers temps, au point que je me demandais si je pouvais encore aimer ces lieux de cette même façon. Je marchais sur le ponton, ralentissant la cadence jusqu'à ce que je n'arrive au bord de celui-ci, jusqu'à ce que je ne puisse plus avancer.

Je m'étais laissées choir sur le ponton, me débarrassant de mes chaussures, j'avais plongé mes pieds nus dans le lac noir qui m'émerveillait tant. Pour la première fois depuis bien longtemps, je me sentais bien. Peut-être parce que je n'avais plus besoin d'user du moindre artifice. Peut-être parce que j'avais chassé la moindre de mes pensées obscures, les laissant se déverser dans l'immensité de ce lac trop calme. J'avais défait le chignon qui nouait mes cheveux, je m'étais débarrasser du serre-tête, laissant mes cheveux retomber dans mon dos. Une sensation étrange de bien être m'envahissait alors, sans que je ne puisse l'expliquer. Je me couchais sur le dos, mes paupières venant voiler mon regard clair. J'étais bercée par le rythme de ma respiration qui, doucement, redevenait régulier. J'avais l'impression d'avoir toucher à l'une ou l'autre drogue aux effets exaltants et agréables. Je me sentais légère, tout simplement. Je planais sans avoir toucher à aucune substance illicite, c'était une sensation merveilleuse qui me faisait doucement sourire. Mes bras se soulevaient dans les airs pour se balancer doucement, au même titre de mes pieds qui étaient plongé dans la froideur du lac et formaient de petites vague sur la surface lisse. Si je me laissais aller à de pareil futilités, aussi plaisante soit-elle, c'est bien parce que je me savais seule. C'est en tout cas ce que j'avais cru. Des bruits de pas se firent entendre au loin. Il aurait été difficile de passer à côté avec le silence qu'il faisait. Je n'avais pourtant pas bouger, laissant simplement mes bras retomber contre ma poitrine, lourdement. J'espérais que la personne qui s'approchait n'allait pas troubler ma quiétude... Je n'étais pas spécialement d'humeur à devoir affronter quelqu'un. J'attendais simplement, les paupières closes, j'attendais l'instant fatidique où cette personne, qui m'était encore inconnue, viendrait troubler ce calme et me faire retrouver la réalité. J'étais comme un coupable qui attendait sa sentence, qui attendait qu'on le prive de toute liberté. Mes cheveux encerclaient mon visage, tel un halo de lumière. Mon sourire s'était évaporé, laissant place à une frimousse impassible.

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