« LES ÉMOTIONS LES PLUS INCONTRÔLABLES SONT AUSSI LES PLUS PUISSANTES »

La pluie tombait à grosses gouttes dehors, le ciel gris sombre recouvrait le manoir russe. Allongée sur le tapis de son immense chambre, les yeux dans le vague. La pièce, rendue sombre par la quasi-absence de lumière, n'avait jamais semblé aussi vide à la petite fille de six ans. La petite Aleksandra s'ennuyait profondément. Elle aurait voulu sortir, profiter de la fraicheur de la pluie sur son visage, mais son père le lui avait interdit. Kyara soupira, ses yeux fixaient depuis une demi heure qui lui avait parut une éternité les poutres de bois écaillées du plafond, suivant le parcours d'une araignée sur sa toile. Il n'y avait aucun bruit, si ce n'était le grattement de la plume de son père, dans la pièce d'à coté et le martèlement des gouttes sur la vitre. Silence; Calme; Ennui. « Ne pourrais-il pas se passer quelque chose ? N'importe quoi .. » Elle poussa un nouveau soupir lorsque l'araignée qu'elle observait disparu derrière la poutre, la laissant seule. Elle n'aimait pas le calme, ce silence inquiétante qui lui rappelait sa solitude; Elle tourna légèrement la tête observant le ciel gris strié de pluie, les nuages sombres formant dans le ciel des formes inquiétantes.La petite sentit son cœur s'emballer. silence; Ses yeux parcoururent la pièce, à la recherche de la plus infime source de vie; Silence; ses mains tremblèrent légèrement, elle n'aimait pas ce silence, elle n'aimait pas être seule. Soudain, Kyara sentit une sensation étrange, comme si quelque chose bouillonnait en elle; « Ne pourrais-il pas se passer quelque chose ? N'importe quoi .. » Ses mots résonnèrent dans son esprit, encore & encore. « N'importe quoi .. » Tout à coup, les poutre se colorèrent de rose, de bleu et d'un tas d'autres couleurs chatoyantes, éclairant la pièce de douces lumières colorées. Un sourire se dessina sur les lèvres de la petite qui éclata de rire. Intrigué, son père se leva, quittant ses parchemins et pénétra dans la pièce. Il leva les yeux vers les poutres colorées, puis sur sa fille, euphorique. Celle-ci ne le vit pas mais un léger sourire apparu sur le visage de son père.

« OBÉISSANCE OU LA CONTINUELLE SÉDUCTION D'UN ENFANT ENVERS SON PARENT »

« Aleksandra, tes manières veux-tu ! »

Son père n'avait pas haussé la voix pourtant, Kyara avait immédiatement enlevé ses coudes de la table. A vrai dire; il n'avait pas besoin de crier pour avoir l'air impressionnant, le ton de sa voix, dur suffisait amplement. Ainsi, elle ne releva même pas le fait que son père l'ai appelé Aleksandra, prénom qu'elle n'appréciait guère, se faisant ainsi appeler Kyara par ses amis. Elle ne tiqua même pas, peu désireuse de ne plus faire remarquer encore une fois. par son géniteur. Elle détestait ces remarques, celles qui sans intonation particulière, la heurtait avec la violence d'une flèche. Ces remarques acérées, qui faisait naître ce sentiment qui lui donnait cette impression désagréable, ce nœud dans la gorge qui subsistait toujours. Elle avait l'impression de décevoir ce père exigeant, et détestait ça. La jeune fille continua à manger en silence, se concentrant mentalement sur les règles de bonnes manière de son père. « Tiens toi droite; ne met pas les coudes sur la table; Ne bois pas tout ton verre d'un coup .. ». Tous ces petits détails infimes auxquels son père tenait absolument l'indifféraient au plus haut point, mais son désir de plaire était plus fort que ses convictions personnelles. En tant que fille unique de Machiavel Leonidov, héritier d'une riche famille de sorciers russes respectés depuis des années. Il était auror, tout comme son père l'avait été. Devenir des aurors réputés étaient en quelque sorte, une tradition familiale chez la noble famille russe. Ainsi, elle avait été élevée dans une optique de rigueur et d'excellence, apprenant dés son plus jeune âge les bases théoriques de la magie et de son histoire. Apprenant l'art des potions tandis que d'autres jouaient à la dinette. Ainsi même durant les vacances scolaires, son père l'entrainait, lui apprenant des sortilèges parfois bien précoces par rapport à ceux que lançaient ses camarades. Il ne voulait pas qu'elle soit une bonne sorcière, il voulait faire d'elle une sorcière exceptionnelle. Jouant négligemment avec sa fourchette, Kyara pensait, des images de son enfance lui revenant en mémoire. La demoiselle n'avait pas été malheureuse, son père étant de bonne famille du point de vue de l'aristocratie sorcière, elle n'avait manqué de rien, jouant toujours avec de beaux jouets, toujours vêtue des habits les plus chics, la petite avait tout ce qu'elle désirait. Pourtant, un vide se creusait en elle, vide d'un amour maternel absent; Mais, lorsque l'on est enfant, l'on à pas le cœur assez grand pour exprimer ces choses là, cet entremêlement de sentiments bien trop puissant que les mots de l'enfance ne peuvent décrire. Ainsi, ces plaisirs fugaces & matériels comblaient ce vide que la petite ne pouvait exprimer. Mais alors qu'elle grandissait, les cadeaux les plus clinquants ne comblaient pas ce vide, comme si une partie d'elle même lui manquait.

« Il n'est pas très poli de rêvasser en plein repas jeune fille.
- Pardon .. »

La jeune fille secoua légèrement la tête, chassant les dernières images de son esprit. Bien qu'il avait eu aucune acidité dans le ton de son père, ces mots pourtant anodins l'avait touchée; comme à chaque fois.

« As-tu fait ta valise pour demain ?
- Oui, il ne me reste que quelques bricoles à mettre.
- Bien Aleksandra, tu tacheras de faire un trimestre meilleur que le précédent, tes résultats étaient tout juste passables. Une Leronidov, future auror de surcroit, doit être la meilleure.
- Bien père. »

Kyara haussa les épaules, ses résultats n'étaient pas mauvais, loin de là, on pouvait même dire qu'ils étaient bons. De par son éducation, elle était très travailleuse, et faisait tout pour obtenir les meilleurs résultats, dans le but de plaire à son géniteur. Une fois le repas terminé dans un échange de futilités, Kyara sortit de table, elle avait hâte de retourner à Dumstrang, retrouver ses amis. Elle adorait son école, l'ambiance travailleuse et calme des lieux, du tumulte de son dortoir à la grandeur du parc. Tout en Dumstrang rappelait à la jeune fille de précieux souvenirs. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Kyara en se rappelant de la toute première fois qu'elle avait mis les pieds au collège, elle pouvait presque sentir à nouveau son cœur s'emballer contre sa poitrine lorsque elle avait vu l'édifice se détacher dans la nuit d'encre. La première vision de l'immense édifice, dont les pierres sombres contrastaient avec la neige aux alentours, créant cette aura de puissance tout autour de la Battisse; est un moment intense; magique; Peut-être plus encore que toutes les merveilles qu'il abrite, tableaux bavards, créatures enchanteresses & autres fantômes. C'est en rêvassant que Kyara finit sa valise avant de se coucher, elle devrait se lever tôt demain. Alors que ses yeux commençaient à la piquer, tentant de la tirer vers le sommeil, les mots de son père raisonnèrent dans son esprit. « Une Leronidov, future auror de surcroit, doit être la meilleure.» « Je serais la meilleure papa. murmura-elle à la nuit. La meilleure élève, la meilleure auror. Un jour, tu seras fier de moi. » C'est sur cette pensée qu'elle s'endormit, s'imaginant déjà comme la plus grande fierté de son père.

« DANS CE BAL MASQUÉ OU TOUT N'EST QUE FAUSSETÉ »

Un silence apaisant régnait dans les dortoirs des filles; la plupart des élèves étaient déjà levés depuis longtemps et les rares qui étaient encore plongés dans leurs songes n'apportaient que le faible bruit de leurs respirations régulières. Kyara était couchée dans un lit, les yeux mis-clos. Aujourd'hui, elle avait seize ans; mais n'avait pas envie de se lever, sachant pertinemment ce qui l'attendait. Bal de niaiseries ou l'habituel rituel des étreintes & des sourires. Bal masqué de fausseté. Non pas que cela la dérangeait elle avait grandit ainsi, entourée de cette cour de gens qui ne sont pas ce qu'ils semblent être. Kyara était en effet plutôt connue dans les murs de Dumstrang; la princesse Leonidov, digne héritière d'un empire familial. Elle avait tout fait comme son père lui avait dit, travaillant un maximum pour avoir les meilleures notes possibles; Dans son attitude elle avait aquis l'ambition & la rigueur, la prétention & la fierté. Toujours entourée, elle était ce que l'on pouvait qualifier de populaire, adorée & détestée. Elle était heureuse, sous ce masque princier, elle avait tout, tout pour que sa vie soit parfaite. & pourtant, ce vide, étrange sentiment qui la consumait depuis son enfance, ne l'avait pas quittée. Au contraire, au fil des années, cet plaie béante ne cessait de saigner. Peu le savaient mais c'est pour cela qu'elle agissait comme tel, enchainant conquête sur conquête; Tentative vaine de combler le vide d'un cœur déserté par l'amour. Tentative illusoire. Ainsi, elle ne supportait pas la solitude, lorsque en deuxième année elle s'était retrouvée, avec une amie, face à un épouvantard, en ouvrant un vieux placard à balais de l'école, en quête d'une cachette pour échapper à un admirateur un peu trop collant, le serpent de sa camarade avait fait place à son reflet, seule, enfermée en quatre murs, complètement seule tandis que son corps enflait, jusqu'à ne plus avoir de place entre les murs qui semblaient se rapprocher. D'un sortilège, elle avait transformé cette solitude en une grande fête remplie de monde, et son reflet déformé en une fille mince et parfaite. Demoiselle au désir de perfection. « Iyéelheur ? » Kyara sursauta, tirée de ses songes par la question inintelligible de son compagnon d'une nuit. Sans un mot, elle se leva, enfila rapidement son uniforme puis quitta le dortoir des garçons, décidée à se doucher avant d'affronter ce bal masqué, ballet quotidien ou règnent hypocrisie & faux semblants. Après s'être douchée et avoir enfiler un uniforme propre, Kyara observa son reflet dans le miroir. Son visage angélique, doux, presque enfantin encadré de mèches dorées. Elle tiqua en observant ses formes, qu'elle jugeait trop importantes. Pourtant, son corps était très mince mais dans son optique de perfection; la belle faisait tout pour atteindre un poids qu'elle jugeait parfait et s'était engagée dans un chemin sinueux, dangereux, un labyrinthe au fond duquel elle était attirée, sans pouvoir en sortir même si elle le voulait. Après avoir remis en place une de ses mèches folles, elle quitta la pièce. Prête à affronter les étreintes & les sourires hypocrites.

Merci les amis

Georgie Finnigan a écrit:

/!\ → Une petite précision souvent oubliée à prendre en compte lors de la rédaction de sa fiche : lorsqu'un élève est né après le 1er septembre, il reçoit sa lettre l'année suivante. Il faut impérativement avoir onze ans à la rentrée pour pouvoir entrer à Poudlard.