Sujet: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 0:21
AVEC JOSEPH MORGAN, PAR TUMBLR.
Sidney Ewald Selwyn
Beau et peut-être encore jeune homme qui travaille comme professeur de soins aux créatures magiques depuis maintenant près de un an. Il est né à Brighton en ce beau jour qu'est le 27 février 2032 en tant que sang mêlé ; à présent il vit à Londres. Lors de son passage à Poudlard, son niveau scolaire était très bon. Lorsque les dinosaures vivaient encore, il s'est procuré une baguette faite en bois de vigne, mesurant 31 centimètres et contenant un crin de licorne. Avec cette baguette, il est possible de créer un patronus - le sien prend la forme d'un chimpanzé. Pour ajouter à son bonheur, il y a aussi la vision qu'il a eu face au miroir du Risèd : il se voit affranchi de la malédiction familiale et entouré de ses proches, à rire et à glander, l’esprit apaisé. Mais la vie n'est jamais entièrement rose, la preuve avec les épouvantards. Être enchaîné à sa famille, sans échappatoire possible, dans son cas.
the best day of my life.
Poudlard n’avait guère changé depuis le temps. Il caressa de ses iris clairs les dalles vieillies que foulaient ses pas et les innombrables escaliers qui avaient causé bien des peines à son sens de l’orientation, sans pour autant se laisser gagner par la nostalgie du retour aux sources. Pour bien des étudiants, l’austère château avait été le théâtre des nouvelles expériences, des premières amours, amitiés, rivalités, toutes bercées par l’insouciance adolescente… et il se surprenait à n’éprouver que de l’indifférence, malgré la pointe d’émotion qui l’avait secoué en pénétrant à Poudlard, la même qui avait illuminé son visage d’enfant lors de sa première rentrée. Les souvenirs ravivés par cet endroit le laissaient indifférent, et pour cause, ils étaient si peu dignes d’intérêt que lui-même se désolait de son adolescence trop calme, sans vague. Le temps perdu avait été rattrapé bien sûr et à aucun moment il n’avait regretté ses choix, mais… tout de même. En avance pour son entretien, Sid s’attarda dans les couloirs environnants, le cœur ne battant pas aussi fort qu’il l’avait imaginé. Il se remémorait surtout ses promenades solitaires ou son obsession pour les bavboules, où il excellait.
Ne s’attardant pas davantage, l’ancien élève revint sur ses pas pour gagner le second étage, où l’attendait la directrice. Cette dernière feuilletait déjà son dossier scolaire – peu épais, à dire vrai, relativement semblable à son propre passage au sein de Poudlard : insignifiant. Elle l’invita à s’asseoir après quelques politesses de rigueur, avant de planter ses yeux perçants dans les siens, ouvrant d’ores et déjà les festivités. « Votre dossier a toujours été impeccable, monsieur Selwyn. Je suis tout de même assez surprise que vous postuliez ici, en tant que… (Elle jeta une œillade furtive vers un parchemin) professeur de soins aux créatures magiques. » Si vous voulez tout savoir, madame la directrice, je suis aussi étonné que vous. Sidney avait d’abord songé à demander son transfert dans une réserve d’Irlande, mais les guérisseurs avaient été formels : il lui fallait un emploi stable, dans un environnement sain, durant le temps de sa convalescence. Foutue dragonne. Autant annoncer à un joueur de Quidditch qu’il n’avait pas le droit de remonter sur un balai. Enseigner ne faisait pas partie de ses projets, il se définissait davantage comme chercheur que professeur. Mais il avait besoin de travailler, d’avoir une vie sociale, et par-dessus, de prendre ses distances avec son père. Ses lèvres se tordirent en sourire contraint. « C’est un virage assez surprenant, je l’admets. J’ai été blessé dans une réserve de dragons, en Nouvelle-Zélande. Ma santé m’oblige à me réorienter vers une carrière moins risquée, j’ai immédiatement songé à Poudlard. Le professeur Ridgeback a pris sa retraite, si je ne me trompe pas ? » Elle acquiesça de la tête, sans mot dire. Assuré, Sidney ne se démontait pas et, en dépit d’un soupçon de nervosité (qui ne l’était pas à un entretien d’embauche ?), il soutint le regard d’acier de la directrice, en prenant garde à ne pas pianoter sur l’accoudoir de son siège ou à remuer bêtement la jambe. En apparence, il respirait une sérénité presque insolente. « Vous n’avez pas de formation d’enseignant, cela dit. Et c’est une matière qui comporte son lot de risques. Êtes-vous certain d’avoir les compétences nécessaires ? » Elle marquait un point. Sid ne pouvait rivaliser avec de « véritables » professeurs débarquant tout droit d’établissements prestigieux, comme de Durmstrang et Beauxbâtons. Autant mettre tous les atouts de son coté et se valoriser, quitte à se montrer présomptueux. « Vous savez, j’ai étudié des dragons pendant sept ans, ainsi que les animaux les plus dangereux qui puissent exister pour les sorciers comme pour les moldus, je suis parfaitement capable de protéger les élèves contre d’éventuels dangers et à leur inculquer les connaissances nécessaires à leur apprentissage. Je ne suis pas un novice gorgé de cours magistraux comptant leur faire gratter du parchemin à l’intérieur du château. » Il était loin, le petit Poufsouffle tétanisé à l’idée d’ouvrir la bouche. Son flegme l’aurait étonné, quelques années plus tôt. La directrice n’avait pas bronché une seule fois, durant ce plaidoyer improvisé. Elle maniait si bien l’art de l’impassibilité que l’atmosphère en devenait presque… étouffante. Pas un signe pour indiquer dans quel sens penchait la balance. « Continuez. » L’encouragea-t-elle, le mettant plus mal à l’aise qu’il ne l’était déjà. Sid se racla la gorge avant de passer une main distraite sur son menton mal rasé, les yeux dans le vague. « Je compte bien redorer le blason de cette matière que j’ai toujours trouvée… sous-estimée. » Il marqua une pause, songeur. « En prenant cette option, les élèves ont l’impression qu’ils vont apprendre à élever des boursoufs dans l’espoir que ce soit suffisant pour leurs BUSES et leurs ASPICS. Les créatures magiques ont un rapport étroit avec les potions, la métamorphose, les sortilèges et même la défense contre les forces du mal. Un ami, maintenant auror, m’a raconté qu’il avait raté une potion parce qu’il ignorait les propriétés des crins de licorne. » Ralentis, t’es pas au Magenmagot. Cela dit, ses paroles n’étaient pas tombées dans l’oreille d’une sourde : elle manifesta enfin une réaction, en hochant la tête lorsqu’il arrêta de parler. Si le calme était un trait dominant de sa personnalité, Sidney n’en restait pas moins propice à quelques éclats, en particulier lorsqu’il défendait une cause lui tenant à cœur, quitte à s’emporter facilement. Il se souvient qu’à l’âge de dix-neuf ans, il avait participé à une manifestation visant à réhabiliter les loups-garous et avait milité pour la commercialisation légale de la potion Tue-Loup. Avant d’être interpellé par les autorités magiques. « Vos motivations sont louables mais je remarque tout de même un casier judiciaire… un peu trop rempli, non ? » Elle lorgna sur un parchemin officiel portant le sceau des Ministères de la Magie anglais et néo-zélandais en fronçant les sourcils, suspicieuse. Sid tenta de zieuter en direction de son dossier mais fut incapable d’en discerner le moindre mot. Son sourire confiant se changea en une moue embarrassée, il s’affaissa contre le dossier de son siège en craignant que ses « antécédents » lui coûtent le poste et se prépara mentalement à défendre sa cause bien partie pour être perdue. « Détournement d’objets moldus, trafic de potions, plusieurs gardes à vue pour troubles à l’ordre public… » « Oui mais… enfin, je peux l’expliquer. Je ne suis pas un criminel, plutôt un… un activiste dans l’âme. » La coupa-t-il fébrilement. Après avoir coupé les ponts avec son père, il s’était retrouvé sans le sou et livré à lui-même, la vente illégale de potions lui avait permis de mettre un peu d’argent de coté. Le reste était à mi-chemin entre « erreur de jeunesse » et « convictions foireuses ». « Bien, si j’ai votre parole, j’étudierais d’un peu plus près cela et je vous recontacterais. » Le poids qui écrasait son estomac s’allégea miraculeusement à l’entente de ces mots salvateurs. Ils se levèrent simultanément et se serrèrent brièvement la main, sous l’œil dubitatif de certains tableaux ayant assisté à l’entretien. Sidney la remercia du temps qu’elle lui avait accordé avant de tourner les talons et de dévaler à toute vitesse les escaliers qui le séparaient de la liberté. Finalement, il se demanda s’il n’était pas plus à l’aise en compagnie de dragons.
Citation :
TON PSEUDO : Matilda TON ÂGE : dix-sept ans TON AVIS SUR SONORUS ? juste magnifique ! SI JE TE DIS 'WHAT ELSE?' TU ME RÉPONDS : John Malkovich ?
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Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 0:22
oh, oh, it's magic, you know.
dix-sept février deux mille quarante-huit. « Alors Sid, tu as mon devoir de potions ? » La voix nasillarde de son cousin le fit violement sursauter, arrachant quelques ricanements moqueurs aux comparses du trouble-fête. Son cœur battait la chamade, comme à chaque fois que son chemin rencontrait celui de ce troupeau d’enragés bruyants, fidèle garde de Sa Majesté, répondant ici au nom de Lars Selwyn. D’habitude, il appréciait le calme studieux de la bibliothèque et ses multiples rayonnages de savoir ne demandant qu’à être lus… mais son cousin, du même âge et revêtant fièrement les couleurs vert et argent caractéristiques de sa maison, prenait un malin plaisir à transformer ce havre de paix en purgatoire, par le seul fait de sa présence à l’intérieur de ses murs. Pris de nausées, Sidney fouilla dans ses parchemins, à la recherche de l’introuvable, retourna ses grimoires, ses manuels de cours, l’intérieur de son sac, tout en sachant qu’il ne trouverait rien sinon du vent : il n’avait pas terminé les quarante centimètres que devait Lars à leur professeur de potions. Et essayer de gagner du temps n’était pas envisageable : quelles chances avait-il contre les gorilles accompagnant son bourreau ? Certes, ils étaient dépourvus de toute matière grise, mais leurs poings endommageaient autant qu’un simple maléfice d’Entrave. « Je… je ne l’ai pas, Lars. » Murmura-t-il en baissant les yeux, au bord de l’évanouissement. Sidney n’était pas un trouillard, au contraire, il savait faire preuve de courage si la situation le demandait, mais face à celui qui n’avait de cesse de le persécuter depuis sa plus tendre enfance, il était désarmé. Même sa baguette se révélait inutile. « Tu ne l’as pas ? Vous entendez ? Il ne l’a pas. » Les rayons de la bibliothèque qu’il affectionnait tant le retenaient maintenant prisonnier, invisible à la présence d’autrui. « M-m-mais, je p-peux te le finir v-v-vite… Laisse-moi la soirée… » Ses bégaiements ridicules furent engloutis par les rires gras des Serpentards. Seul Lars gardait un visage impassible, une lueur malsaine brillant au creux de ses prunelles. Il attrapa brutalement Sidney à la gorge, lui coupant net la respiration. « Putain mais Sid, t’es con ou tu le fais exprès ? Si je dois me taper une sale note, tu iras l’expliquer à mon père. Je fais tout pour que la famille t’accepte, ne me rends pas la tâche plus difficile qu’elle ne l’est, ok ? Tu sers vraiment à rien. Le Choixpeau ne s’est pas trompé en t’envoyant chez les blaireaux. » La pression qui obstruaient ses artères carotides se relâcha enfin. Mais avant de tourner les talons, son cousin et sa cour prirent le soin de déclencher l’effondrement pur et simple de tous les rayonnages de la bibliothèque, à l’aide de fallacieux maléfices, laissant à Sidney la tâche d’expliquer cet accident aux professeurs. N’importe quel héritier de sang noble, portant sur ses épaules le fardeau d’une longue lignée prônant quelques idéaux douteux, se sentirait humilié de porter les couleurs de Poufsouffle. Pas Sidney. En dépit des airs altiers empruntés à sa famille, il n’attirait jamais l’attention et rasait les murs du château, un livre à la main, sans se préoccuper des tumultes agitant les couloirs ou sa salle commune. Élève brillant autant par son intelligence que par son absence, il était si timide que certains élèves le croyaient autiste. Même ses professeurs peinaient à le remarquer, dans le vaste champ de bataille qu’étaient leurs classes. Il aurait pu marcher dans le sillage de ses cousins, armé de cet air arrogant si commun aux Selwyn, et participer à leurs petites activités serpentardesques : suspendre un première année dans les airs, engager des duels lâches avec les Gryffondors, terroriser les elfes des cuisines, se balader dans la Forêt Interdite, déambuler dans les couloirs avec une prestance qui ne leur appartenait pas… Au lieu de cela, victime d’un caractère patient et altruiste, Sid était condamné à être le bouc émissaire de la promotion et l’ombre du tableau familial, le rejeton dont on tait le nom de peur de s’attirer les remarques désobligeantes des proches. Il se protégeait à l’aide d’une épaisse carapace d’indifférence, résolu à endurer ce qui lui tombait dessus sans broncher, avec la ferme intention de ne pas devenir une victime. Être malmené par les autres était une chose, mais accepter cette fatalité en était une autre. L’adolescence de Sid ne fut qu’un long et tortueux parcours chaotique, sur lequel il refuse de se retourner, préférant aller de l’avant avec la force qui le caractérise si bien : celle de son optimisme.
trois septembre deux mille cinquante-huit. « Nuit agitée ? » Devant l’allure négligée et la mine fatiguée d’un Sid tombé du lit (et pas du sien manifestement), Mohan s’éloigna de l’enclos où sommeillait un Opalœil des Antipodes grognon pour étouffer un rire discret. Voilà bientôt huit ans que Sidney Selwyn vivait en Nouvelle-Zélande, depuis son départ fracassant du manoir familial. Loin de sa grise Angleterre natale, il savourait chaque jour un bonheur sans équivoque en compagnie de dragons et de collègues devenus proches amis avec le temps, dans une réserve située non loin de Tongariro. Car oui, aussi difficile à croire que cela puisse paraître, le Poufsouffle taciturne et rougissant avait cédé sa place à un jeune homme fort de sept années de quolibets et de morne ennui, débordant aujourd’hui d’adrénaline et rêvant de conquérir le reste du monde. Passionné depuis son enfance par les créatures magiques, au grand désarroi de son père qui les méprisait, Sid n’avait cessé de démontrer, au fil des années, ses indéniables talents en botanique et en soins aux créatures magiques. Et sur un coup de tête, après avoir claqué la porte paternelle, le sang encore bouillonnant, il s’était lancé à corps perdu dans l’entreprise la plus périlleuse qui soit pour un magizoologiste : la dragonologie. Faisant fi des risques engendrés par une telle carrière, il s’extasiait devant la majesté et la crainte qu’inspiraient ces énigmatiques créature. Sid avait donc plié bagage après quelques mois d’études en Irlande pour la Nouvelle-Zélande, une contrée exotique qu’il avait rapidement adoptée. « Une tigresse. Aussi indomptable qu’un Magyar de mauvaise humeur. » Voilà des mots qui n’auraient jamais franchi la barrière de ses lèvres autrefois si chastes. Au contact d’une population ne se préoccupant guère de son lourd patronyme, il s’était progressivement déridé pour devenir la personne qu’il avait toujours refoulée par crainte de représailles, ce Sidney que tous auraient dû connaître au château. Pas fort en gueule, ni dragueur invétéré, juste un type joyeux et optimiste, incapable de se départir de sa bonne humeur et de son éternel sourire en coin. « Bon, marmonna-t-il en s’étirant de tout son long, Tom m’a dit qu’on avait trouvé un Dent-de-Vipère du Pérou, pas loin d’ici ? » Mohan hocha la tête et lui désigna de sa baguette un enclos particulièrement surveillé, à quelques mètres de là. « Une femelle avec des crochets venimeux, en plus. La totale. » « Je vais voir ça. » Et il aurait dû s’abstenir.
(…)
« Neutralisez la dragonne ! » « Ne le soulevez pas ! » « Écartez-vous ! … Sid, tu m’entends ? Sid ? … SID ! … Putain non, nous fais pas ça ! … Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Qu’est-ce qu’il s’est passé bordel ?! … » « L’enclos était mal fermé et… » Au milieu de cet assortiment hétéroclite de voix paniquées s’élevaient les râles sourds que poussait l’agonisant à terre, secoué de convulsions. Les mains plaquées contre sa gorge infectée et sanguinolente, Sidney se débattait comme un forcené contre la mort. Ses yeux révulsés obligeaient les estomacs peu accrochés à détourner un regard dégoûté tandis que des baguettes magiques tournoyaient au-dessus de ses plaies béantes, accompagnées d’incantations murmurées. Il sombrait. Personne ne parvenait à rattraper la vie qui s’arrachait de ce corps crispé, sous lequel une visqueuse flaque de sang croissait dangereusement. Quelqu’un passa un bras tremblant sous sa nuque. « Ça va aller Sid. » Mais quelques paroles rassurantes ne pouvaient le libérer de cet insupportable supplice. Enchaîné à la souffrance, pétri de peur à l’idée de passer l’arme à gauche, il se forçait à respirer, même si chaque bouffée d’oxygène aggravait davantage son état, il luttait avec l’énergie du désespoir, mais ses forces trop sollicitées finirent par l’abandonner.
vingt-sept septembre deux mille cinquante-huit. « J’ai appris que tu ét- » « Barre-toi. » Mais le visiteur tira tout de même une chaise pour s’asseoir près du lit, dans un silence de plomb. Une pluie drue frappait brutalement la seule fenêtre de sa chambre aux murs blancs et impersonnels. Sa prison stérilisée. Il ferma les yeux. Allongé sur le dos, il fixait le plafond avec un rare intérêt, sans accorder la moindre attention à la cause de ses tourmentes passées, son mal-aimé géniteur, Erik Selwyn. Le pire de tous ses maux. Abruti par les philtres calmants que les guérisseurs lui administraient toutes les heures, Sidney ne pouvait que subir la présence indésirable de son père. « Comment tu te sens ? » Mal, pauvre connard. Je suis shooté, j’ai la moitié du corps paralysée, je souffre le martyr, je suis un putain d’assisté, mais sinon, je suis aussi radieux qu’un bébé licorne. Ne se bornant pas à répondre, le jeune homme resta de marbre. « Je ne suis pas responsable de ton accident, je viens seulement prendre des nouvelles. Ta mère s’inquiète. » La voix grave et doucereuse de son paternel lui donnait la dragoncelle. « Envoie un hibou. » Rétorqua-t-il, la bouche pâteuse. L’aversion qu’il vouait à l’égard de son géniteur n’était pas réciproque et en cela résidait sa frustration. Erik aimait son fils, sa chair et son sang, son unique héritier, le porteur d’un patronyme déchu ne demandant qu’à retrouver son prestige d’antan. Il avait essayé, des années durant, de lui inculquer les principes chers à sa famille, mais Sidney s’était révélé être une amère déception – son échec. Un échec qu’il imputait au quart de sang moldu que son héritier portait en lui, à cause de sa mère, fille illégitime d’un respectable sorcier et d’une putain dépourvue de toute trace de magie. Sid lui vouait une haine et un mépris incommensurables pour ce qu’il avait fait de sa vie, pour les humiliations qu’il avait subies, pour chaque fois où son père lui avait reproché d’être un faible. « J’ai fait des pieds et des mains pour que tu sois transféré à Sainte-Mangouste. Et ce n’était pas une mince affaire. » Siffla le patriarche avec un dédain non dissimulé, comme s’il confessait une corvée contraignante dont il se serait volontiers abstenu. La mâchoire de Sid se crispa. Le coma. Trois semaines de trou noir. À son réveil, il était incapable de se souvenir de la journée qui avait bien failli être sa dernière. La morsure causée par le dragon n’était pas totalement refermée, à cause du venin qui ralentissait la cicatrisation, et la douleur le tenait éveillé tout en le drainant de ses forces. Ses cordes vocales avaient été sauvées de justesse et il n’aurait pas à subir d’éventuelles séquelles respiratoires. Il souffrait davantage de son retour en Angleterre. « Je t’ai rien demandé. » Murmura-t-il, les paupières alourdies par la fatigue. « Tu sais, tu auras beau me haïr jusqu’à la fin de tes jours, dire que tu n’as pas de père, me renier, me tuer même, le sang qui coule dans tes veines est le mien. Tu es mon fils, envers et contre tout, et je ne peux renier mon unique enfant. Tu n’es pas devenu ce que j’espérais, c’est un fait. Je voulais un garçon à mon image, fier de porter ce nom, fier de sa lignée, et au diable le regard d’autrui sur nos aïeux. Je te regarde, et je me demande ce que j’ai raté avec toi. Tu resteras ma progéniture. Un Selwyn. » La confrontation toucha à sa fin lorsqu’il entendit lointainement la porter claquer. Sidney croyait encore que le pire était passé… mais l’accident de la réserve avait simplement mis en marche l’engrenage d’un cercle vicieux qui menaçait de le condamner pour le restant de ses jours. Il n’y avait pas que la tradition du sang qui se perdurait chez les Selwyn. La tragédie était étroitement liée à leur arbre généalogique, s’infiltrant pernicieusement à travers les générations, les marquant immanquablement d’un drame parfois évitable, d’autre fois inexplicable. Ce fut pour cette raison qu’Erik se démena pour rapatrier son fils en Angleterre, afin de s’assurer de sa miraculeuse survie. Sid avait grandi dans l’obsession maladive de son père à l’égard de cette « malédiction » - en était-ce vraiment une, d’ailleurs ? En grandissant, il s’était convaincu que ces coïncidences alimentaient simplement les divagations du patriarche et n’en tenait pas rigueur, y voyant au contraire une raison de plus pour quitter cette atmosphère familiale plus qu’étriquée. Le seul événement qui le fit douter fut le suicide de sa tante, la sœur aînée de son père qui, disait-on, avait des dons de voyance. À l’époque, il était âgé de dix-sept ans. Maniaco-dépressive – ou juste folle – la pauvre femme s’était défenestrée devant toute une assemblée, après avoir vociféré des menaces à l’égard de sa famille, arguant qu’un grand malheur s’abattrait bientôt sur les héritiers. Le seul qui donna crédit à cette prédiction nébuleuse fut Erik qui depuis, avait la fâcheuse manie de déceler des présages funestes à chaque détour de couloir. Quant à Sidney, il se considérait suffisamment à part des siens pour ne pas se sentir visé – en fait, il se reniait tout seul. L’un de ses cousins se tua accidentellement en balai la veille de son accident dans la réserve, et quelques mois plus tard, alors que Sid sortait enfin de Sainte-Mangouste, sa mère décéda des suites d’un cancer après une lutte acharnée contre la maladie qu’aucun médicomage n’avait pu prévenir. « Notre lignée ne s’éteindra pas avec toi, je te le garantis. » Lui avait soufflé son père. « Conneries. » avait craché Sid en arrachant son bras des doigts de son géniteur. Selwyn. Rien que ce patronyme était son épée de Damoclès.
Dernière édition par Sidney E. Selwyn le Ven 30 Déc - 15:18, édité 5 fois
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Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 0:27
OMG JOSEPH Bienvenue et bonne chance pour ta fiche
Mattie Jabberwook
⊰ PARCHEMINS : 41 ⊰ INSCRIPTION : 24/12/2011 ⊰ CRÉDITS : PSYCHOZEE / tumblr ⊰ ÂGE RPG : dix-neuf gnomes ⊰ PSEUDO : petit coeur en sucre d'orge ⊰ COMPTE DE GRINGOTTS : 9716
Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 0:33
Mais on a que des professeurs miam miam dites moi (c'est pour ça que Mattie a redoublé en fait, pour pouvoir voir leur beau minois plus longtemps ) Bienvenue parmi nous en tout cas
edit : eheh, ton pseudo/vrai prénom est celui de mon personnage, si c'est pas un signe ça
Dernière édition par Mattie Jabberwook le Mer 28 Déc - 0:45, édité 1 fois
Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 0:43
Hm... Quand je vois Joseph, je me dis que j'aurais du attendre avant de me taper Ian *OUT* Enfin bon, l'un n'empêche pas l'autre
WELCOME
Cohnaan C. Callahan
▲ LE COCOTIER DES ILES jette des cocos bombes atomiques.
⊰ PARCHEMINS : 86 ⊰ INSCRIPTION : 07/11/2010 ⊰ CRÉDITS : Anat. ⊰ ÂGE RPG : Dix-sept ans. ⊰ PSEUDO : Kayàa. ⊰ COMPTE DE GRINGOTTS : 9706
STOP FOR A MINUTE ⊰ JUKEBOX: GUILLAUME GRAND - couvre ta peau. ⊰ RELATIONSHIPS: ⊰ DOUBLE-COMPTE: Syriousou.
Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 0:43
JOSEPH MORGAAAAAAAAAAAAAN C'est fou, il a vraiment une tête de sadique sur ce gif, mais il est tellement beau Bienvenue en tout cas, et bonne chance pour ta fiche
STOP FOR A MINUTE ⊰ JUKEBOX: PARAMORE ◊ feeling sorry ⊰ RELATIONSHIPS: ⊰ DOUBLE-COMPTE: none :)
Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 4:10
Judy-Tzipporah Berkolitz a écrit:
JOSEPH EN PROF SUPER SEXY OMGGG. Et ce prénom, mon Dieu les profs par ici c'est vraiment de mieux en mieux. Bienvenue !
non Judy, lui aussi, il est pour moi Bienvenue, bonne continuation !
Galadriel E. Weasley
⊰ PARCHEMINS : 290 ⊰ INSCRIPTION : 09/10/2010 ⊰ CRÉDITS : cristalline ⊰ ÂGE RPG : seize ans ⊰ PSEUDO : * ⊰ COMPTE DE GRINGOTTS : 9644
STOP FOR A MINUTE ⊰ JUKEBOX: hedley ☮ never too late ⊰ RELATIONSHIPS: ⊰ DOUBLE-COMPTE:
Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 4:15
Bienvenue & bonne continuation pour ta fiche
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Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 11:41
Mais c'est quoi tout ce beau monde ?
Ethan, Zach (je ne le vois jamais, c'est bien dommage). ** Merci ! (:
Mattie, JESSIIIIIII(...)IIIICA. J'adore cette fille (en grande fan de Downton Abbey et de Misfits) et je ne peux que saluer le prénom (le meilleur du monde, en toute objectivité bien sûr). Merci !
Maïa, je ne suis ni monogame ni difficile. Merci ! (:
Cohnaan, je crois que le petit air sadique fait tout son charme ici , merci !
Ophélia, Antonia ! Elle est tellement jolie, c'est un plaisir de la croiser sur un rpg. Merci !
Benjamin, Iris, Eurydice, merci à tous les trois.
Lowell, Esras, -syncope- Ian et Jamie en collègues ? c'est chaud l'ambiance de la salle des profs par ici... Merci ! (:
Judy-Tzipporah, Pearlyne, mesdemoiselles, déjà, j'adore les pseudos, et ensuite, je donne des cours particuliers si nécessaire (très tard le soir... /sbaff/). Merci !
Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Mer 28 Déc - 14:57
Bienvenue et bon courage pour ta fiche! Très bon choix d'avatar, comme l'on dit les autres, et cette histoire de malédiction à l'air tout à fait prometteuse
Ebène H. Jameson
⊰ PARCHEMINS : 27 ⊰ INSCRIPTION : 22/12/2011 ⊰ PSEUDO : sokryptonite. ⊰ COMPTE DE GRINGOTTS : 9454
Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Jeu 29 Déc - 2:37
J'aime beaucoup ce début de fiche, bienvenue et bon courage pour le reste
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Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Ven 30 Déc - 15:23
Merci. C'est terminé, très vite et très mal, mais c'est terminé.
Bonnie D. Callahan
▲ LE BONOBO DE LA JUNGLE commande une armée de poux tueurs.
STOP FOR A MINUTE ⊰ JUKEBOX: ⊰ RELATIONSHIPS: ⊰ DOUBLE-COMPTE: Ophélia P. Zabini (ancienne H. Tristan Ainsworth)
Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Sam 31 Déc - 1:17
Tu plaisantes ? J'ai adoooooré ta fiche. Je l'ai dévorée avec une rapidité déconcertante. Bref, tu es évidemment validé. Je t'accorde 30 gallions, et 20 points sont accordés à la maison/école de ton choix, une préférence ?
Spoiler:
12 points à Poufsouffle, 9 Points à Salem, 3 Points à Serdaigle er Beauxbâtons, 6 points à Durmstrang, 3 points à Gryffondor. Et 5 gallions accordés à tous.
Invité
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Sujet: Re: we were the victims of ourselves. Sam 31 Déc - 3:53
Merci Pour les points, je dis Poufsouffle (vive les blaireaux ) !