dite le génie caché derrière une naïveté légendaire.




Chapitre vingt-sept, page 245. Les pages se tournaient au rythme du vent qui entremêlaient les branches d'arbres. Les colibris avaient déjà construit leurs nids depuis belle lurette. Certaines marmottes, en retard, terminaient l'élaboration de leur abri pour l'hiver. Mauviettes. N'avait-elles pas eu un délai assez large pour achever leur projet en temps et en heures ? Et dire que la plupart des élèves de Poudlard avaient à peine débuté leurs premiers devoirs scolaires. Les cinquièmes et septièmes années préparaient déjà leurs examens avec sérieux - du moins, quand les professeurs jetaient un coup d'oeil dans la salle de révisions - et surtout, avec parcimonie. Un grand esprit de procrastination régnait au sein de l'établissement. « Demain est un autre jour, les travaux peuvent attendre. » Quels abrutis finis. Les sixièmes années remportaient cependant la Palme d'or des branleurs imperturbables. Ayant réussis leurs B.U.S.E.S l'an passé, ils n'avaient donc aucun examen à passer. Aucune source de pression ne pouvait les perturber. Par conséquent, le corps professoral et les élèves savaient pertinemment que cette année 2060 ne serait pas de tout repos. « Nos blagues seront magistrales. Epatantes. Magiques. » Mais bien sûr. Le nombre d'heures de retenue qu'ils se coltineront, lui, sera magistral.

Chapitre vingt-sept, page 248. Une main gauche et des ongles peints de vernis rouge vinrent se déposer telle une plume sur l'ouvrage légèrement poussiéreux. Le regard inoccupé et presque lacunaire fixait vivement l'horizon, ou ce qui, en réalité, n'était qu'une ligne horizontale formée par le grand lac de l'école. Placée en tailleur contre un des arbres majestueux du parc encore verdoyant, une demoiselle aux cheveux de couleur cuprifère scrutait avec attention les alentours. L'écrit sur les potions aux dix-huitième siècle de notre ère paraissait divertissant. Agréable à la vue. Effectivement, elle savourait chaque instant de cet après-midi. Rien, ni personne ne la perturbait, et c'était tant mieux. « Reculez, ou ... ou je lance un Wingardium Leviosa ! » Fichue gamine.

La voix émanait de derrière elle. Ses yeux n'étant pas - encore - dotés d'une vue à 360 degrés, il lui était impossible de concevoir un visage, une attitude. Le peu qu'elle connaissait sur cette autre femelle était déjà répugnant. Sa voix nasillarde et criarde perçait peu à peu les tympans de la lectrice, agacée par autant de bruits extérieurs soudains. Son coeur fragile peinait à supporter de tels vagissements sonores. La sixième année que l'on surnommait fièrement yarsn -à prononcer iarsh, un anagramme pour you are not so naïve caressait sa baguette magique faîte en bois d'acajou de vingt-huit centimètres cachée dans la poche de sa cape noire. Si seulement cette conversation n'était qu'un monologue, le monde en sortirait plus grand. Heureux. « Tu entends ça, Matthew, un Win-gar-dium, quoi. La grande classe. » « Ouais, vraiment la grande classe. » « Va falloir le punir, ce petit gnome de merde nous a quand même saccagé notre matériel de Quidditch, c'est pas gentil. » « Ouais, vraiment pas gentil. » « Ferme-là, veux-tu. » La névrosée écoutait tout de même leur brillante discussion. Le quotient intellectuel du perroquet niais ne devait pas dépasser la dizaine. Le plus violent semblait être le leader du duo, celui qui prenait toutes les décisions. S'attaquer à un enfant demeurait un acte de lâcheté, même pour Ebène, qui haïssait ces nains mesurant un mètre trente les bras levés.

La main pressait de plus en plus fort l'instrument magique. La sixième année, qui s'appelait Ebène en réalité, ne pouvait plus contenir son anxiété. Ses jambes frêles se levèrent d'elles-mêmes, déclenchant chez la jeune fille un sentiment de gêne. Elle paraissait si fragile, naïve à l'extérieur. Les trois protagonistes se retournèrent, admirant -ou se moquant- de l'attitude pseudo-héroïque de la blondinette, prête à se battre cependant. Il y eut un silence, puis la demoiselle prit enfin la parole. Intérieurement, elle priait. Oui, elle implorait secrètement un dieu peut-être inexistant, sa volonté se résumait en très peu de mots: sauvez-moi de ce merdier. S'il vous plait. Ebène ne reconnaissait aucun des élèves perturbateurs, ils devaient sans doute être plus vieux qu'elle. Forcément. Ses doutes et hypothèses concernant la tierce personne s'avéraient vérifiés; la première année, baguette magique braquée vers les malfaiteurs, avait bien du mal à garder son calme. Et pourtant, elle était à présent en sécurité. Ou presque. « Coucou. Tu nous déranges, là. » « C'est l'effet recherché. »

Ebène avait toujours été aussi directe. Une marque de fabrique qu'on ne pouvait lui voler, ni même lui emprunter. Le plagiat, elle haïssait. D'ailleurs, le fait qu'elle ait trouvé aussi sadique qu'elle la perturbait quelque peu. La jeune élève ne faisait pas de mal aux autres, mais appréciait leur faire de petites blagues. Ca leur apprendra, qu'elle disait souvent. Un professeur qui passait par là mit fin à la mascarade, exhortant les fauteurs de trouble à dégager du Parc au plus vite. Ils n'auraient sûrement pas de punition, mais ils avaient déjà été bien assez humiliés comme ça. Ebène esquissa un léger sourire narquois en direction de la première année. « Comment puis-je te remercier, ... je ne connais même pas ton prénom ! » La sixième année repoussa doucement la petite, qui essayait tant bien que mal de l'enlacer. Ah, ces gosses. Ebène pouvait se montrer sympathique, mais désirait toujours un périmètre de sécurité. Une sorte de protection, vous voyez. Règle numéro un: personne n'approchait Ebène Jameson. Règle numéro deux: se référer à la règle numéro un. Et c'est ainsi qu'Ebène fit un signe de salut à sa nouvelle connaissance, en partant vers le château, son livre à la main. Gentille, aimable, mais pas trop non plus. Il ne fallait jamais se fier à ce regard frêle et craintif. Cette mademoiselle jouait des tours sournois, telle une sorcière aux mains affutées. Ses cheveux blonds volaient au vent, et sa jupe tentait de s'envoler, en vain. Personne, ni rien n'échappait à Ebène.

Citation :

TON PSEUDO: toujours sokryptonite (Salomé, dans la real life, you know), avec un autre personnage cependant.
TON ÂGE: dix-neuf ans, oui je suis jeune.
TON AVIS SUR SONORUS? J'adore, les membres sont adorables, les admins sont parfaits, les intrigues donnent envie de rp, le design coupe le souffle, bref, c'est un forum du tonnerre.
SI JE TE DIS 'WHAT ELSE?' TU ME RÉPONDS: