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you caused my heart to bleed.

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Bonnie D. Callahan
Bonnie D. Callahan
▲ LE BONOBO DE LA JUNGLE commande une armée de poux tueurs.

⊰ PARCHEMINS : 365
⊰ INSCRIPTION : 06/11/2010
⊰ ÂGE : 32
⊰ CRÉDITS : (c) cyrine.
⊰ ÂGE RPG : 17 ans.
⊰ PSEUDO : .
⊰ COMPTE DE GRINGOTTS : 9856


STOP FOR A MINUTE
JUKEBOX:
RELATIONSHIPS:
DOUBLE-COMPTE: Ophélia P. Zabini (ancienne H. Tristan Ainsworth)
you caused my heart to bleed. _
MessageSujet: you caused my heart to bleed. you caused my heart to bleed. EmptyVen 30 Déc - 0:11

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If I could, then I'll go wherever you will go,
run away with my love, run away with your heart.


dix ans plus tard, monde moldu.

La ville était étourdissante. Le soleil éblouissant, et les avenues claires bordées de palmiers l'étonnaient et l'émerveillaient à la fois, la changeant radicalement de l'habituelle Grande-Bretagne, de son temps humide et venteux, de sa foule organisée et polie. Barcelone était l'exact opposé de Londres, tant par la température que par la mentalité de ses habitants. Autant préférait-elle la plage ensoleillée de la ville d'Espagne, autant la courtoisie et le flegme des britanniques manquaient irrémédiablement à Bonnie. Étonnamment, au bout de presque sept ans passés sur le sol britannique, la jeune femme s'était lentement faite à la vie anglaise. Lewis, son petit frère, aimait à dire que c'était les racines galloises de leur mère qui l'aidaient à se sentir comme chez elle. La jeune femme en avait effectivement presque oublié sa Californie natale, qui d’ailleurs, ressemblait fortement à la ville dans laquelle elle séjournait depuis ces derniers jours.

Bonnie ferma les yeux, et s’immergea entièrement sous l’eau tiède de la baignoire. Laissant ses pensées vagabonder sur le passé, elle se remémora pendant quelques instants ces dix dernières années. Elles étaient si vite passées que l’américaine naturalisée britannique, se demandait souvent si tout cela n’avait été en réalité qu’un rêve des plus fous. Comment était-elle devenir cette comédienne peu à peu reconnue, cette étoile grimpante ?
Comme Bonnie s'en était doutée, son rêve ambitieux s'était avéré beaucoup plus compliqué à réaliser. Pendant un temps, ses désirs de jouer sur les planches ou devant une caméra étaient restés lettre morte. Le monde du show-bizz n'était fait que de rencontres fortuites et pourtant stratégiques, de tissus relationnels consciencieusement établis et jalousement gardés, de coups-bas incessants, et de pur hasard. Pour la jeune femme, aucun de ces aspects n'avaient pu la sauver de cet état léthargique dans lequel elle avait passé de longs et interminables mois. Un désert professionnel, une désillusion criante qui la tourmentait plus que de raison. Elle s'était alors remise à penser à Poudlard, aux instants d'insouciance et de sécurité que lui avaient offerts l'Institut de Salem et le château britannique. Elle avait repensé à ces anglais avec qui elle avait noué quelques amitiés indéfectibles, et surtout à lui. A Thaddeus. Il ne le savait même pas - l'ayant sans doute oublié, pensait-elle à l’époque - mais c'était grâce à lui qu'elle avait l'occasion de repartir dans le monde de la sorcellerie. Grâce à l'ancien Poufsouffle, elle avait eu la possibilité de remonter ses notes scolaires, et ses A.S.P.I.C.S s'étaient révélés plus que satisfaisants. Alors certes, elle ne pouvait espérer à un avenir décent dans le monde moldu avec de tels examens en poche, mais sans doute le ministère britannique ou américain l'auraient-ils accepté en leur sein, pour travailler en relation avec des moldus. Elle n'était bonne qu'à cela, après tout.
Et puis, alors qu'elle s'apprêtait à repartir et construire une vie des plus banales, la chance lui avait enfin souri. Bonnie avait pu voir renaître ses rêves d’enfance, reprendre goût à un espoir qu’elle pensait éteint, et débuta enfin sa carrière.

Soudain, une sonnerie retentit. La jeune femme secoua légèrement ses boucles mouillées, prenant conscience qu’un message vocal était laissé sur le répondeur de son téléphone portable. Elle saisit alors l’occasion pour sortir du bain, la température si agréable de l’eau étant devenue si froide qu’elle en frissonnait. S’enroulant dans une longue serviette blanche fournie par l’hôtel, la sorcière sécha ses cheveux avec une autre serviette, ayant perdu quelques habitudes magiques à force de vivre dans le monde moldu, et de ne rendre que des visites hebdomadaires à son frère.
Bonnie s’avança jusqu’au long miroir mural, posé au dessus du meuble en marbre blanc, sur lequel était encastré une vasque en pierre. Le design élaboré de la salle de bain lui donnait envie de rester toute la journée enfermée dans cette sale d’eau moderne, tant la décoration était sublime. Que cela fut le verre transparent, le noir anthracite ou le marbre, tout lui rappelait qu’elle avait obtenu ce à quoi elle aspirait depuis l’enfance. Elle soupira.

Alors pourquoi se haïssait-elle autant ?

Pourquoi - lorsqu’elle ancrait son regard noisette dans l’image que lui reflétait le miroir - nourrissait-elle ce dégoût irrépressible envers sa propre personne ? Pourquoi ne se reconnaissait-elle plus, ne voyait-elle plus cette adolescente spontanée et un brin amusante qu’elle était à Poudlard ? Pourquoi son nez se fronçait-il, pourquoi sa mâchoire se crispait-elle à chaque qu’elle se contemplait, qu’elle faisait réellement face à ce qu’elle était devenue ?

La réponse tenait en un seul mot : adultère.

Bonnie n'était pas ce genre de femmes. Loyale, elle tenait en horreur ces filles dont le leitmotiv était la plus pure des inconstances. Elle avait juré fidélité devant l'autel à un homme respectable, intelligent et honnête. Il n'avait néanmoins guère cette lueur de passion dans le regard, ce mélange de folie et de complicité qu'elle partageait avec lui. L'autre.

Une effroyable once de culpabilité la saisit soudainement. Une bouffée de remords et de regrets qui comprimèrent sa poitrine et l’empêcha de respirer convenablement. Elle n'avait aucun droit de faire ça à son époux. Il l'aimait, elle l'aimait. Mais malgré tout, ce n'était pas assez. Pas assez lorsqu'on avait déjà connu le grand amour. Celui qui savait faire accélérer votre rythme cardiaque par sa seule présence, dont le seul regard pouvait vous faire fondre. Oui, par un simple sourire désarmant, Thaddeus Malfoy réussissait à lui faire perdre avec la réalité. Il avait toutes les cartes de sa vie en main, pouvant à volonté la détruire ou au contraire, ne la rendre que plus merveilleuse.

Pourtant, Bonnie avait réellement horreur de ce qu’elle était devenue. Une femme adultère, infidèle au bout de seulement quelques années de mariage. L’ancienne Bonnie Callahan ne se serait guère reconnu devant ce miroir, en cet instant. L’adolescente en aurait eu la nausée, aurait crié au scandale, aurait nié avec fougue et férocité la Bonnie de vingt-huit ans. La Bonnie qu’elle était devenue. Cette femme qui entretenait une relation adultérine avec un homme lui-même marié. Au fond, elle n’était rien d’autre que la maîtresse de Thaddeus, sa putain.

« Je ne suis pas comme ça… » Dit-elle, en prenant une longue et profonde inspiration. « Je ne suis pas comme ça… » Répéta-t-elle plus fébrilement.
Si tu l’es, la contra une voix nasillarde dans son esprit, d’un ton goguenard.

Elle l’était. Une pourriture de première. n’ayant pas assez de courage pour quitter le monde parfait que son mari et elle s'étaient efforcé de créer dans le monde moldu. Elle n’avait pas le courage, pas l’envie. Tout simplement. Mais renoncer à Thaddeus ? Plutôt crever. Comment pouvait-elle résister à une telle tornade de sentiments ? Dès qu’il s’agissait de l’héritier Malfoy, Bonnie ne répondait plus de rien. Ainsi, était-elle condamnée à mentir à son époux, tout en se délectant des quelques jours passés incognito avec celui qui lui faisait perdre la tête. Par des sentiments et une habitude qui étaient apparues insidieusement, Thaddeus et Bonnie étaient emprisonnés dans un cercle insidieux.

Il était en retard. Il n’a jamais été en retard, pensa-t-elle à la fois inquiète et coupable. Comment pouvait-elle autant désirer la venue même de celui qui avait autant chamboulé sa vie parfaitement rangée ?



Dernière édition par Bonnie D. Callahan le Dim 1 Jan - 3:09, édité 1 fois
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Thaddeus Malfoy
Thaddeus Malfoy

⊰ PARCHEMINS : 23
⊰ INSCRIPTION : 24/12/2011
⊰ CRÉDITS : © Hollow Bastion
⊰ PSEUDO : uc.
⊰ COMPTE DE GRINGOTTS : 9553

you caused my heart to bleed. _
MessageSujet: Re: you caused my heart to bleed. you caused my heart to bleed. EmptySam 31 Déc - 8:30

Can you meet me halfway, right at the borderline?
That’s where I’m gonna wait for you. I’ll be lookin’ out
night and day... You took my heart to the limit,
and this is where I stay.

2071, Angleterre sorcière.

« Tu rentres quand? »

La question le prit aux tripes, lui remonta dans la gorge et resta coincée quelque part entre son esprit et son cœur, dont elle fit pulser le rythme un peu plus vite. Un peu plus fort. Les doigts crispés sur la poignée de sa mallette de travail, il stoppa son avancée; sa robe de sorcier suivit le mouvement plus lentement et les valises rapetissées dans la poche heurtèrent sa cuisse comme les pierres qui roulaient au creux de son estomac. Une honte indescriptible le submergea tandis qu’il se tournait en direction de celle qui s’était adressée à lui. Son épouse le fixait avec ce même regard plein de confiance qu’elle posait sur lui à chaque fois, et il ne s’en sentit que plus odieux. Pourtant, ses traits ne reflétaient rien de son tourment intérieur : le temps avait fait du visage de Thaddeus Malfoy un masque maléable. Elle approcha, juste le temps de le saisir une dernière fois dans une étreinte tendre avant qu’il ne disparaisse pour plusieurs jours, et ce fut d’un geste naturel qu’il entoura de son bras libre la taille de celle qui partageait sa vie. Celle qui représentait en théorie le pilier de son quotidien, mais qui n’était en réalité jamais parvenu à se frayer un chemin jusqu’à saisir son âme et à en combler les manques. L’homme passa le dos d’une main contre la joue ambrée, en un geste tendre qu’il peinait à se permettre avec elle en temps normal… mais c’était plus fort que lui : alors qu’elle se dressait sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur les siennes, la nausée le fit reculer d’un pas. Recul qu’il masqua habilement en baisant le bout des doigts qu’il avait emprisonné entre les siens.

« Dès que possible », promit-il avec une bonne foi feinte alors que son cœur chantait un tout autre refrain. Jamais, aurait voulu scander toute une part de son être, qu’il musela sagement comme toujours. Il ne la détestait pas. Le problème était que c’était justement là tous les sentiments, ou l'absence de sentiments, qu’elle lui inspirait. Assortis d’une pointe de tendresse peut-être, et des efforts vains qu’impliquait sa conscience cruellement entachée. Coupable. Il ne se sentait pas la force de la rendre heureuse alors que lui-même était incapable de trouver le bonheur à ses côtés, mais malgré tout... Ophélia ne méritait pas ce qu’il lui infligeait à son insu. « Je t’ai laissé une adresse et un numéro auxquels me contacter si nécessaire, mais je serai probablement difficilement joignable puisque ― » « Tu seras occupé, je sais bien. Je me contenterai d’espérer qu’une urgence me fournisse une excuse valable dans ce cas… » le tout assorti de ce sourire qui ne pouvait le laisser indifférent. « Je t’appellerai dès que possible. Le manque est une excuse valable, après tout… » Bien qu’il sache pertinemment que manque il n’y aurait pas, de son côté à lui. Car là était tout le drame de leur union : elle l’émouvait lorsqu’il lui faisait face, mais il suffisait de la plus brève séparation pour qu’elle n’existe plus à ses yeux. Pour que tous les sens de Thaddeus ne tendent plus que vers une seule et même personne : celle qui était la véritable raison de son déplacement en Espagne. Bonnie. Ne s’était-il pas toujours agi d’elle, de toute façon?

L’ancien Poufsouffle se détacha de l’emprise de son simulacre d’épouse, conscient que seule la bague qu’elle portait au doigt lui conférait ce titre qu’il eût souhaité de tout son être accorder à une autre. Il se retira dans son bureau, tentant avec succès d’effacer de son esprit la lueur de tristesse qui ne quittait plus le regard de sa femme, et jeta une poignée de poudre dans la cheminée qui ornait la pièce. « Minstère de la Magie », s’exclama-t-il d’une voix forte avant d’avancer d’un pas sûr dans les flammes vertes qui léchaient désormais l’intérieur de l’âtre. En un instant, il avait disparu.

_____________________________________
Barcelone sorcière.

« ¡ Bienvenido a Barcelona ! Buena estancia Señor. » La voix enjouée de la sorcière chargée de l’accueil tira brusquement Thaddeus de ses pensées. « Ah! Hm.. gracias », balblutia-t-il en retour en récupérant les papiers sur lesquels figuraient le sceau du ministère de la magie espagnol. Il était arrivé du ministère anglais par voie de Cheminette plus d’une heure plus tôt, mais avait été comme toujours retardé par une organisation rendue douteuse par l’afflux de monde. Ici comme dans son pays natal, l'établissement officiel de l'administration sorcière voyait défiler à toutes heures du jour et de la nuit une impressionnante quantité de monde, tous employés ou invités pressés et stressés, souvent désagréables par ailleurs. À peine fut-il sorti de la section réservé aux transports internationaux que Malfoy fut accueilli par l’employé qui lui avait été affecté en tant que guide. Par chance, l’homme eut le bon goût de s’exprimer tranquillement plutôt qu’à son débit habituel, laissant le temps à son invité de s’immerger à sa cadence et de réaccoutumer son oreille à une langue qu’il n’avait guère utilisée bien souvent. La suite fut un enchaînement de rencontres et de politesses dont Thaddeus n'aurait pu se plaindre : il avait réclamé lui même d'être chargé de cet échange entre les deux gouvernements. Il n’était pas question d’entrer réellement dans le vif du sujet de sa visite alors qu’il était arrivé le jour même, mais il convenait qu’il établisse le premier contact avec ceux qui constitueraient le cercle avec lequel il parlementerait les prochains jours. Maître de lui, affable et professionnel, Thaddeus fit honneur à son nom comme à son pays en oubliant tout ce qui avait trait au privé pour se concentrer sur sa tâche. Et il serra un nombre incalculable de mains avant d’être finalement projeté dans un tout autre monde : hors des murs de l’imposante bâtisse, face à la foule grouillante et bruyante, en plein cœur de la Barcelone Sorcière dans toute sa splendeur.

Comme partout en Europe, de nouvelles lois promulguées ces dernières années avaient réglementé le transplanage dans les rues et une aire avait été réservée afin que tout se fasse dans l’ordre. Les barrières magiques limitaient les arrivées à cette zone, tandis que les départs étaient simplement étroitement surveillés : ils pouvaient être aléatoires en cas de panique et de danger, mais les sorciers se devaient de se plier aux règles en période de paix. Une mesure relativement stricte qui s’expliquait par les divers soulèvements et autres tentatives de prise de pouvoir qu’avaient vécus les différents pays tout au long de l’histoire… Si Thaddeus en voyait les intérêts pour avoir lui-même activement participé à faire accepter ce changement, il lui apparut soudain comme une terrible perte de temps alors qu’il se retrouvait mêlé à la foule qui patientait aux abords de la zone réservée aux passages du monde sorcier au monde moldu. Jouant autant des coudes que de sa haute stature, le blond se faufila jusqu’à l’un des sorciers chargés de vérifier la validité des permis de transplanage, et ne se gêna pas pour se servir de son nom et de son poste pour se faufiler devant tous ceux qui le devançaient normalement, sourd à leurs protestations. Une fois de l’autre côté, il blâma intérieurement le mauvais temps typique de sa chère Angleterre et le manteau chaud qu’il avait revêtu le matin même avant de tirer de sa poche un morceau de papier. Il caressa de la pulpe de son pouce l’écriture reconnaissable entre toutes qui s’étalait à la surface, s’imprégnant des mots tracés par une plume aimée avant de fermer les yeux et de transplaner vers sa destination finale.

_____________________________________
Barcelone moldue.

Lorsque ses pieds heurtèrent le sol et que Thaddeus ouvrit les yeux, ce fut pour se retrouver dans la suite luxueuse d’un hôtel moldu ― probablement le meilleur de la ville. Mais il avait baigné toute son existence durant dans la fortune et n’en connaissaient que trop bien l’opulence trompeuse. Cet étalage de richesse ne pouvait plus l’émouvoir et, avec les années, même la curiosité du monde moldu avait fini par s’estomper. Blasé : tel était le mot qui le décrivait le mieux dans bien des domaines. Comme toujours il se figea un instant, les doutes se faisant plus pressants, puissants, plus écrasants alors qu’il se trouvait à un cheveu de son plus glorieux péché. Il s’attendait à voir Bonnie accourir à sa rencontre, mais il n’en fut rien : la chambre était vide. Un clapotement attira son attention vers la porte menant à une pièce adjacente ― la salle de bains, très certainement. L’homme défit lentement son lourd manteau et s’en départit avec soulagement, tournant lentement la tête pour dégourdir sa nuque endolorie. Il faisait si beau ici. Un temps ensoleillé à en donner soif de sortir, de s’élancer dans les airs et de survoler les bâtisses qui s’entassaient au sein de la ville. Dans une autre vie du moins… à une ère où tout était facile et où la seule préoccupation de l’ainé des Malfoy avait été le Quidditch, sa passion. À une époque aussi, songea-t-il, où ses relations avec Bonnie avaient été une suite de malentendus et d’échanges houleux.. avant de s’intensifier d’une toute autre façon. Une époque durant laquelle il était optimiste lorsqu’il se tournait vers l’avenir.

Les doigts pâles se crispèrent légèrement en posant le manteau sur le dossier d’un siège. Regrettait-il ce temps-là? Oui. Thaddeus n’était que regret. Son leitmotiv, une suite de « si… » qui lui ôtait tout espoir, tout plaisir concernant sa vie actuelle. Il n'était en rien l'homme qu'il avait souhaité devenir. Et pourtant… Irrémédiablement attiré vers la source des bruits légers qu’il percevaient, venus de l’autre pièce, il se rendit compte que les battements de son palpitant se calmaient peu à peu. Il avançait, et c’était comme une évidence : il était à sa place. Enfin. Qu’importait que les documents le rattachent à une autre. Le monde n’était rien lorsqu’il se plongeait dans le regard de Bonnie, et il s’agissait très exactement de ce qu’il désirait le plus au monde à cet instant précis. Car cette liaison hors mariage qui lui pesait au quotidien était, parallèlement, sa raison d’être. La porte s’écarta sans un bruit sous la poussée légère qu’il lui infligea… Et il reprit vie. Il n’y avait plus rien de faux à cet instant précis, plus de masque non plus, et d’inquiétude encore moins. Il se sentait redevenir Thad, l’adolescent impétueux et fougueux. Son être anesthésié se réappropriait l’identité et l’ardeur de l’amant aux étreintes brûlantes, à l’intarissable passion… il voulait qu’elle brûle pour lui, qu’elle se consume entre ses bras, cette femme qui se tenait debout devant la psyché, les traits hantés par des remords qu’il ne connaissait que trop bien. Alors il pouvait bien avoir tourné le dos au sport qui avait nourri tous ses projets d’avenir avant que la réalité ne le rattrape. Il pouvait avoir perdu toute illusion, toute naïveté, jusqu’à ne plus être qu’un homme amer emprisonné dans une existence terne. Il pouvait accepter tout cela tant et aussi longtemps que sa route se retrouverait intimement mêlée à la destinée de Bonnie.

Il s’était approché sans même en avoir conscience; ce ne fut que lorsque ses paumes épousèrent la courbe des épaules nues de sa maîtresse que Thaddeus se rendit compte qu’il était déjà tout contre elle et se permit un soupir apaisé. Il posa quelques baisers contre sa peau, remontant peu à peu en relevant d’une main la lourde masse de cheveux bruns pour accéder à sa nuque. Elle sortait du bain, ce qui ne la rendait que plus désirable encore : son épiderme accrochait quelques gouttes d’eau comme des perles, qu’il séchait de ses lèvres gourmandes comme il espérait effacer l’angoisse qu’il lisait sur son visage à travers le miroir, et les effluves des sels de bains l’enrobaient entièrement. « C’est mon retard qui est à l'origine de tous ces plis sur ton front? », demanda-t-il d’un ton léger et passant un main tendre sur le dit front pour le détendre. « Le chemin a été affreusement long jusqu’à toi… mais l’enjeu en valait la peine. » Il abordait leurs retrouvailles sans mentionner clairement le sujet épineux de l’illégalité de leur relation, mais cette dernière phrase englobait bel et bien leur histoire même, et non uniquement le trajet qu’il avait parcouru pour la rejoindre. Il se doutait qu’elle le comprendrait. Leur histoire avait été semée d’embuches et d’erreurs, mais pour lui… le simple fait qu’ils puissent encore être ensemble, qu’ils se soient retrouvés après plusieurs années de séparation était un cadeau du destin dont il comptait bien se délecter à jamais. Thaddeus ne pouvait imaginer sa vie autrement qu’avec elle, et tant pis si cela devait se faire dans l’ombre ou aux dépends de leurs conjoints respectifs. Il aurait préféré tout lui offrir, mais se contenterait de ce qu’ils avaient à défaut de pouvoir réécrire les années. Elle était là : rien d’autre ne comptait. Ses mains glissèrent le long des bras de sa compagne pour atteindre ses hanches autour desquelles elles se refermèrent brièvement… avant de palper son ventre tendu. Il étouffa un léger rire contre le creux de son épaule. « Tu t’es arrondie, non?, demanda-t-il d’un ton taquin en attrapant un bout de chair entre deux doigts. Non que ça me dérange ou me déplaise, s’empressa-t-il d’ajouter pour qu’elle ne se vexe pas ― Au contraire… Le reste de sa phrase se perdit dans un murmure égaré, près du lobe de l’oreille de Bonnie : Je ne t’en trouve que plus délicieuse. » Et il remonta lentement, comme pour éviter de l’effaroucher. Lassé de ne pas la voir, il la contourna pour poser son front contre le sien; un sourire satisfait lui étirait les lèvres tandis que, les yeux mi-clos, il picorait ses lèvres de baisers légers en guise de salutation. Mais s’il restait soit-disant sage, ses mains quant à elles n’avaient cessé leur progression jusqu’à l’objet de leur principal intérêt de ses dernières semaines. Elle avait un peu grossi, oui… et pour une raison ou pour une autre, qui faisait bien les affaires de Thaddeus, sa poitrine elle aussi en avait fait les frais. Plus tendue qu’auparavant, elle semblait presque l’appeler ― il était prêt à jurer que Bonnie avait les seins plus ronds que de coutume. Un frisson d’anticipation le traversa alors qu’il les observait entre ses cils clairs. « Vraiment… délicieuse. » Il s’arracha à sa béatitude pour relever soudainement les yeux vers elle avec un air d’excuse. Si leur relation était largement tissée d’un désir débordant qui semblait ne jamais pouvoir se tarir, ils avaient dépassé l’âge auquel l’un se jetait sur l’autre tel un affamé avant qu’aucun des deux n’ait eu le temps de prononcer un mot. Du moins était-ce ce dont Thaddeus aimait à se convaincre alors même que son corps implorait le contraire, depuis qu’il avait décidé que commencer par discuter et consolider leur complicité légitimait presque cette liaison adultère. Elle paraissait moins entièrement basée sur le sexe et plus motivé par des sentiments sincères qui, il l’espérait, les excusaient. Autant que cela était possible dans une telle situation.


BANN' © 2FIRSTNAMES.TUMBLR


Dernière édition par Thaddeus Malfoy le Mar 3 Jan - 10:15, édité 1 fois
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Bonnie D. Callahan
Bonnie D. Callahan
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⊰ PARCHEMINS : 365
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DOUBLE-COMPTE: Ophélia P. Zabini (ancienne H. Tristan Ainsworth)
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MessageSujet: Re: you caused my heart to bleed. you caused my heart to bleed. EmptyDim 1 Jan - 3:08

you caused my heart to bleed. Tumblr_lvnld9cTmS1qzlkwqo1_500
Oh jealousy look what you've done,
you took a hold of me, you've made me become
thought i'd never be what i'm running from.

Comme attachés par une sorte de lien magique, invisible mais indestructible, Bonnie pouvait sentir la présence de Thaddeus avant même qu’il ne la touche, ou n’entre dans son champ de vision. C’était une sensation étrange, presque irréelle. Que cela fut ce frisson qui lui parcourait l’échine, cette bouffée d’euphorie si intense qu’elle menaçait de faire fléchir ses jambes à tout moment, ou ce sourire naissant instantanément sur son visage et qu’elle ne parvenait à effacer. Les mêmes émotions assaillaient Bonnie à chaque fois qu’elle apercevait Thad, et ce depuis plus de dix ans. Comment était-ce possible ? Toutes les romances finissaient par s’estomper à un moment ou un autre, pourtant leur flamme elle ne s’éteignait guère, la passion toujours aussi intacte qu’au premier jour de leur rencontre, cet après-midi fatidique où elle l’avait trouvé au fond de son jardin. A vrai dire, lorsqu’elle y réfléchissait davantage, la jeune femme se rendait compte que ses sentiments pour lui n’avaient fait que s’intensifier au fil des années, l’amenant à adopter un comportement qui ne lui ressemblait guère, mais contre lequel elle ne parvenait à lutter. Son amour pour lui la transformait c’était indéniable. Il la rendait plus forte aussi. Etait-ce donc cela le grand amour dont parlaient tous les grands films de son adolescence ?

La jeune femme hoqueta légèrement lorsqu’enfin, elle sentit les mains de Thaddeus sur elle. Sa peau si chaude contre ses épaules encore humides firent redoubler ses frissons, et sa joie intense ne fit que se décupler. Son sourire s’intensifia lorsqu’elle sentit le souffle de Thad contre son cou, une légère brise d’air si douce qu’elle s’en mordit la lèvre. Il la touchait enfin. Par Merlin, comme sa présence lui avait manquée. Bonnie ne parvenait plus à réfléchir tandis que son parfum – subtile mélange qu’elle n’arrivait jamais à définir - envahit ses sens, se mélangeant aux effluves encore présentes dans l’atmosphère de la salle d’eau, et qui avaient émanées du bain quelques temps plutôt. C’est parfait, pensa Bonnie en soupirant de bien-être, son dos venant se coller contre le torse de son amant. En cet instant, elle venait à en oublier qui ils étaient, où ils se trouvaient. Plus rien ne comptait, si ce n’était sa chaleur contre la sienne, cette étreinte douce et amoureuse. Il s’agissait de ce genre de moments où les mots ne suffisaient plus, où seule la proximité de l’autre suffisait à combler ce manque douloureux, ce trou béant dans la poitrine.

« C’est mon retard qui est à l'origine de tous ces plis sur ton front? » Bonnie pressa son front contre la paume de Thad, avant de daigner ouvrir ses yeux chocolat. Il lui fallut quelques secondes avant de revenir à la réalité, et de saisir le sens de sa phrase. « Le chemin a été affreusement long jusqu’à toi… mais l’enjeu en valait la peine. » Ce qu’il venait de dire avait deux sens diamétralement opposés, elle le savait. Bonnie acquiesça doucement « Terriblement long en effet…» Son sourire se figea alors que ses mains se dirigeaient vers son ventre. Le rire de Thad se fit alors lointain, tant la terreur qu’il apprenne la vérité la percuta de plein fouet. Allait-il s’en rendre compte ? Qu’allait-elle lui répondre si tel était le cas ? La britannique tenta vainement de se rappeler le discours qu’elle avait maintes fois répété. « Tu t’es arrondie, non? Non que ça me dérange ou me déplaise, au contraire…Je ne t’en trouve que plus délicieuse. » Bonnie était prise de court, mais parvint à faire disparaitre à temps l’inquiétude et la peur sur son visage, alors qu’il se plaçait en face d’elle. La respiration de la jeune femme devint saccadée lorsqu’il posa son front contre le sien, et qu’il se mit à l’embrasser furtivement. Toute pensée rationnelle s’évanouit encore une fois, ses lèvres suivirent instinctivement celles du jeune homme alors qu’il se reculait doucement avant de revenir poser ses lèvres contre les siennes. L’embrassant enfin, le plaisir de la sorcière fut cependant de courte durée puisqu’il se recula définitivement de quelques centimètres. Encore une fois, il venait de lui faire perdre le fil de ses pensées.

«Vraiment… délicieuse. » lui souffla-t-il, alors qu’il ancrait ses yeux azurs dans les siens. Leurs regards se croisèrent, et la crainte saisit à nouveau Bonnie. Et s’il découvrait son mensonge, et s’il parvenait à lire dans ses prunelles la vérité, qu’elle avait pourtant subtilement tenté de cacher ces deux derniers mois ? Que ferait-elle ?

L’actrice cacha parfaitement ses émotions en lui offrant un rire mélodieux, et qui se voulait aussi détendu que possible. Elle avait réussi avec succès à ne pas se crisper dans les bras de Thaddeus lorsqu’il avait abordé le sujet de la grosseur soudaine de son ventre, et elle espéra réellement que son attitude décontractée puisse jouer en sa faveur.

« Tu ne vas pas te mettre à leur parler, n’est-ce pas ? , le taquina-t-elle, un sourire mutin aux lèvres, espérant que la plaisanterie l’éloigne de la vérité. Ni à leur trouver des noms ? »ajouta la jeune femme toujours aussi malicieuse. Doucement, ses mains vinrent se poser sur celles de Thad, les faisant glisser sur ses hanches. Même si elle avait pris l’habitude de ces douleurs lancinantes dans la poitrine, Bonnie ressentait toujours ce malaise étrange et fort désagréable à chaque que ses seins entraient en contact avec quelque chose. Pendant un temps, même mettre un soutien-gorge suffisait pour qu’elle agonise. « Tu as décidément l’art et la manière de séduire une femme. » souffla-t-elle sans se départir de son sourire, alors qu’elle caressait son visage, passant délibérément une main légère dans la chevelure blonde de celui qu’elle aimait. « C’est pour le tournage, termina Bonnie plus sobrement, le regard posé sur le col de la chemise de son amant. Mon personnage a quelques rondeurs, ajouta-t-elle en haussant les épaules, le reste est ajouté lors de la séance de maquillage. » C’était faux, entièrement et délibérément faux. Mais que pouvait-elle lui dire d’autres ? Oh, Thadd ? Félicitations, tu as trompé ta parfaite petite femme au sang pur et tu en récoltes aujourd’hui les conséquences. Tu vas être père d’un sang-mêlé.

Secouant légèrement ses boucles brunes encore humides, Bonnie déposa un baiser sur le coin des lèvres de Thad, avant de prendre avec une infinie tendresse ses mains si masculines, et de l’attirer vers la porte de la salle de bain. Tout en s’approchant de l’un des fauteuils en cuir blanc de la suite, l’actrice chuchota un « Tu m’as manqué. » presque inaudible, avant de s’asseoir et d’attirer Thad à elle. A peine furent-ils assis sur le canapé que Bonnie posa sa tête contre l’épaule couverte de son amant. Quelques gouttes d’eau humidifièrent la chemise du Malfoy, et la jeune femme se contenta d’enlacer la main qu’elle avait toujours entre les siennes, croisant doucement leurs doigts. Instinctivement, son regard se posa alors sur l’annulaire de Thaddeus.

«Comment va-t-elle ? » chuchota la sorcière, alors qu’elle effleurait du bout des doigts l’alliance de Thad. Bonnie avait enlevé sa bague de son annulaire à l’instant même où elle avait pénétré dans l’hôtel. Sa partenaire à l’écran, et rare amie dans le métier, l’avait remarqué la veille lorsqu’elles avaient passé la soirée ensemble dans un des bars à tapas d’un quartier animé. L’actrice moldue avait eu la présence d’esprit de s’abstenir de tout commentaire, mais Bonnie avait fait les frais de son regard inquisiteur durant presque toute la nuit. Elle avait alors prétexté une fatigue soudaine, maudissant les espagnols d’avoir un train de vie aussi tardif.

« Toujours pas d’héritier pour les Malfoy ? » ne put-elle s’empêcher d’ajouter avant qu’il n’ait pu répondre quoique ce soit à sa précédente question, d’une voix où perçaient l’amertume et la jalousie. Bonnie n’avait aucun droit de se comporter ainsi, elle le savait et se gifla mentalement. Elle volait déjà à Mrs Malfoy son mari et sa tendresse, pourquoi devait-elle en plus de cela, se montrer aussi vaine ? C’était plus fort qu’elle, la simple idée que Thadd pouvait toucher et aimer une autre femme lui donnait la nausée, rongeant vicieusement tout son être tel un poison pernicieux, mortel. L’imaginer père d’enfants qui n’étaient pas les siens la rendaient aigre, pour autant, Bonnie ne se sentait pas capable d’assumer les fonctions qui incombaient à l’épouse d’un Malfoy. Sa jalousie n’avait strictement aucun sens.
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Thaddeus Malfoy
Thaddeus Malfoy

⊰ PARCHEMINS : 23
⊰ INSCRIPTION : 24/12/2011
⊰ CRÉDITS : © Hollow Bastion
⊰ PSEUDO : uc.
⊰ COMPTE DE GRINGOTTS : 9553

you caused my heart to bleed. _
MessageSujet: Re: you caused my heart to bleed. you caused my heart to bleed. EmptyMar 3 Jan - 10:15

Tout à son exploration du corps de sa maitresse, Thaddeus n’avait rien vu de sa soudaine crispation. Lui qui était pourtant, bien malgré lui, passé maître dans l’art des faux semblants, redevenait avec elle l’adolescent aveuglé par ses sentiments. Sentiments dont même les années ne l’aidaient pas à cerner l’ampleur : il s’épatait toujours d’être à ce point attaché à une femme et une seule, lui qui n’avait durant des années eu de cesse de changer de partenaire et de refuser de s’attacher. L’amour était bien le seul domaine où il s’était permis de se comporter en salaud… et pour cause! Il n’avait jamais pensé pouvoir ressentir quoi que ce soit de si fort. Sa vision du joueur de Quidditch professionnel à la popularité sans cesse croissante impliquait également un rythme de vie débridé dans le domaine du privé. Idée qu’il avait toujours trouvée alléchante. Mais elle était arrivée dans sa vie et avait… littéralement tout chamboulé. D’abord en perturbant complètement son quotidien, et en lui devenant complètement indispensable. Puis en l’abandonnant. Et… en réapparaissant, enfin; en lui accordant dans son existence un semblant de cette place qu’il avait tant désirée.

Eût-ce été n’importe qui d’autre qu’il serait demeuré méfiant. Mais il retombait toujours dans ses travers avec Bonnie, et n’y voyait que du feu lorsqu’elle affirmait – ou omettait de lui avouer ― quelque chose. Ils avaient appris la confiance et la sincérité… n’est-ce pas? Tandis qu’elle suivait le mouvement de ses lèvres et tentait de les saisir pour l’embrasser pour de bon, il avait déplacé ses mains jusqu’aux seins ronds et fermes de Bonnie et les avait d’abord caressés d’un mouvement lent qui s’était fait plus exigeant ensuite, en dépit de sa résolution de parler avant de céder à son envie d’elle. Le rire mélodieux s’égraina à ses oreilles comme une pluie de cristal. « Tu ne vas pas te mettre à leur parler, n’est-ce pas ? Ni à leur trouver des noms ? » « Tu crois qu’ils me comprendraient? », rit-il de bon cœur, pressant subtilement leurs hanches. Il échappa à la bouche de Bonnie pour se concentrer sur l’arrière de son oreille, qu’il mordilla avant de lui souffler : « Quitte à murmurer contre tes seins, j’opterai plutôt pour leur confier les différentes positions dans lesquelles je compte te déguster aujourd’hui. Je crois aussi me souvenir que les promesses salaces en français te font frémir… l’espagnol te ferait peut-être autant d’effet, qui sait? » Mais le sourire quasi béat de Thaddeus dégringola en une moue boudeuse lorsqu’elle récupéra ses mains, qui se faisaient de plus en plus quémandeuses, et les plaça sagement au niveau de ses hanches. Il pensa à tort qu’elle agissait simplement en accord avec leur décision commune de se comporter en adultes, réfrénant ses envies pour le conduire sur un terrain plus stable… qui leur éviterait de donner au bain une autre ― et meilleure ― fonction. « Ce n’est que partie remise », affirma-t-il d’une voix sensuelle à la poitrine tentatrice, marchant volontiers dans la plaisanterie qu’elle avait lancée. « Tu as décidément l’art et la manière de séduire une femme. » « Penses-tu? J’étais un vrai tombeur tu sais, avant que tu ne me mettes le grappin dessus. » Le ton était pompeux et blagueur, il se référait d’ailleurs à leur adolescence puisqu’on ne pouvait pas dire que ce genre de jeux l’aient vraiment préoccupé après Poudlard. Mais il ne voulait pas penser à ça. Pas maintenant, pas alors que tout allait bien. La main caressante qu’elle passa sur son visage puis dans ses cheveux courts lui rappela la question qu’il lui avait posée. « C’est pour le tournage. Mon personnage a quelques rondeurs, le reste est ajouté lors de la séance de maquillage. » Il s’écarta légèrement pour contempler le résultat. « Oh… », grimaça-t-il. Il avait toujours pensé… non, en fait il n’avait jamais vraiment pensé aux changements que devaient faire les acteurs sur leur propre corps d’un projet à l’autre. « Eh bien je suis loin de me plaindre cette fois, mais s’ils te proposent de jouer une anorexique tu refuses. » Il renifla, dédaigneux, avant qu’une autre idée ne vienne titiller sa bonne humeur… « Est-ce qu’il y a une relation intense et passionnée prévue au programme? Je préférerais être le seul à profiter de ces jolies rondeurs. »

« Tu m’as manqué. », murmura-t-elle tout bas en le conduisant hors de la pièce, le détournant efficacement de ses inquiétudes en l’attirant jusqu’au canapé, où elle se blottit contre lui. Thaddeus entoura ses épaules de son bras libre tandis qu’elle capturait son autre main. « Comment va-t-elle ? » Il mit un instant avant de comprendre de qui elle parlait ― en fait, il lui fallut poser sur elle un regard interrogatif puis suivre le déplacement léger de ses doigts sur l’alliance qu’il portait… pour qu’Ophélia se rappelle au bon souvenir de sa mémoire sélective. Aussitôt, son expression se fit plus sombre. Il laissa retomber sa tête contre le dossier du fauteuil, les yeux fermés et les sourcils froncés, mais n’eut pas le temps de répondre qu’elle ajoutait déjà : « Toujours pas d’héritier pour les Malfoy ? » « Et conçu comment? Par une intervention de Merlin? » Les sombres sentiments qu’avaient recelé la question ne pouvait pas lui échapper. « Tu sais qu’on fait chambre à part depuis plusieurs mois, je ne peux pas… Il s’interrompit un instant, cherchant ses mots. « Je suis incapable de la toucher. C’est encore pire ces dernières semaines, je me sens misérable rien qu’à l’idée de te tromper. Il s’esclaffa, d’un rire rauque qui n’avait rien de joyeux. Je la regarde s’étioler à petit feu sans pouvoir faire quoi que ce soit d’autre que m’en vouloir… » Lorsqu’il se tut cette fois, ce fut pour plonger dans un silence pensif, le regard dans le vague. Ophélia… elle occupait une place indésirable entre eux, mais elle n’était pas la seule. Il resserra l’emprise de ses doigts sans retourner la question à Bonnie concernant son époux : depuis le temps, il avait fini par comprendre qu’elle était incapable de tourner le dos à la vie qu’elle s’était construite. Cesser d’accomplir ses devoirs conjugaux revenait à rendre son mariage bancal et à s’attirer les soupçons; Thaddeus n’espérait pas qu’elle fasse ce sacrifice pour lui. « Et Père s’impatiente, évidemment. Mais je crois que la maladie aura raison de lui avant qu’il ne voie naître le petit-fils qu’il attend depuis des années. » Il en oubliait presque la nouvelle de la dégradation brusque et inattendue de la santé de Scorpius Malfoy avait été préservée de la curiosité des journaux et du public. Bonnie ne pouvait pas savoir, moins encore que les autres puisqu’elle passait la majorité de son temps dans le monde moldu.

« Enlève-la moi », demanda soudain Thaddeus, pressant, en parlant de la bague, dont la présence incongrue le dérangeait. Et une fois départi de son alliance il se tourna vers Bonnie pour cacher son visage au creux de son cou; y chercher un réconfort. S’il avait été seul, la culpabilité l’aurait cruellement dévoré. Mais pour l’heure elle se présentait faiblement, comme une ombre effacée par des sentiments plus forts. Tellement plus forts. « Que dirais-tu si je t’offrais une bague? » Sa voix avait été étouffée par la peau contre laquelle il était resté appuyé mais certainement pas assez pour qu’elle ne l’entende pas. « Je sais, c’est risqué. » Ils avaient abordé le sujet à de nombreuses reprises depuis leurs retrouvailles. Thaddeus s’arracha à son étreinte pour se diriger vers le fauteuil sur lequel il avait abandonné son manteau, hésitant imperceptiblement au moment de plonger sa main dans l’une des poches. Il avait pris les devants, cette fois. Il revint vers elle avec un petit écrin de cuir noir qu’il glissa entre les paumes ouvertes Bonnie sans lever les yeux vers son visage. « Ouvre-le… » Le boîtier révéla deux anneaux… dépareillés. Mais il ne doutait pas que, plus que ce détail, ce serait leur apparence respective qui surprendrait Bonnie. « Similaires en tous points aux nôtres, à un détail près. » Il récupéra celle qui ressemblait à la sienne. « Je les ai fait faire il y plusieurs jours. C’est ridiculement niais, mais je ne sais pas si je supporterai encore longtemps que tu portes la preuve de ton mariage avec un autre. » Elle l’enlevait pourtant à chacune de leurs rencontres, si promptement qu’il ne l’avait pratiquement jamais vue avec depuis plus de deux ans. C’était lui qui se présentait le plus souvent avec son alliance, qui l’oubliait jusqu’à ce que sa maîtresse lui en rappelle l’existence. Autant la sienne ne représentait pour lui qu’un cercle de métal sans consistance, autant il avait toujours craint que celle de son amante soit plus lourde de signification. Elle l’aimait lui, il le savait, mais ne pouvait s’empêcher de craindre qu’une part d’elle soit malgré tout attachée à l’autre. Celui qu’il considérait comme un usurpateur. Il retourna le bijou pour en mettre l’intérieur en évidence. Au creux de l’or était gravé un Ophélia, sur lequel il passa son doigt comme pour le gommer. Sortilège trompe-l’œil. Lorsqu’il l’ôta, les lettres avaient changé pour révéler le prénom de Bonnie. « C’est immonde », souffla-t-il ― « Et terriblement égoïste, j’en suis conscient. Mais l’idée de la porter en sachant que tu me l’as passée au doigt et qu’elle me rattache à toi plutôt qu’à une autre était trop tentante pour que j’y résiste. » Il daigna enfin la fixer, attendant une réaction de sa part et retenant son souffle sans même s’en rendre compte. C’était comme lui demander d’être sienne au nez et à la barbe du monde… requête qui, au final, reflétait plutôt bien leur relation actuelle.
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Bonnie D. Callahan
Bonnie D. Callahan
▲ LE BONOBO DE LA JUNGLE commande une armée de poux tueurs.

⊰ PARCHEMINS : 365
⊰ INSCRIPTION : 06/11/2010
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MessageSujet: Re: you caused my heart to bleed. you caused my heart to bleed. EmptyJeu 12 Jan - 9:30

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Nothing goes as planned, everything will break. All that you
rely on and all that you can save will leave you in the morning. Oh, but everyone is to blame
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