La blonde tourne en rond. Le froid et le chaud se mêle, arrachant à son corps quelques frissons. Son cœur loupe un battement, son cœur s'affole, son cœur cogne douloureusement contre sa poitrine. La respiration haletante, le souffle court. Une angoisse, un manque, une perte d'espoir que plus rien ne parvient à combler. Plus rien, pas même la nicotine qui a encrassé ses poumons, ni l'alcool qui empoisonne son sang, ni les corps de ses hommes qui se couchent sur le sien à la recherche d'un peu de chaleur. Plus rien. Ce n'est pas lui. Elle ignore si elle pourra ressentir quelques choses de semblable un jour. Ses mains se soulèvent, ses doigts se crispent sur sa chevelure blonde. C'est comme un manque, comme une addiction, elle en a besoin, c'est plus fort qu'elle, plus fort que tout, même que la haine qu'elle lui voue. La blonde tourne en rond. Elle est perdue. Elle marche, sans s'arrêter, elle marche, elle se laisse guider, elle se laisse partir, elle s'abandonne. L'espoir se meurt. Elle ne s'est pas attendue à cela. Non. Elle a toujours cru qu'il reviendrait vers elle avant la fin. Elle a toujours cru que ce serait trop douloureux. Elle a toujours cru qu'il ne supporterait pas cette distance. Elle a toujours cru qu'il ne l'écouterait pas. Elle s'est trompée. Elle a toujours cru qu'il irait à son encontre, comme pour lui montrer à quel point son amour pour elle était plus fort... Elle y a toujours cru, parce qu'au fond d'elle, c'est ce qu'elle voulait qu'il fasse. Elle s'est trompée. Cruellement trompée. La fin est proche. La réponse est proche. Elle ne se donne plus l'espoir d'y croire. Elle a joué, elle l'a perdu, elle s'est brulée les ailes, elle est tombée. Elle se relèvera, elle se relève toujours. Peu importe la poussière, peu importe les blessures profonde qu'il a laissé. Elle n'espère plus rien. Elle n'attend plus rien. Sa réponse n'est plus qu'une simple formalité pour clôturer à jamais ce qu'ils restent d'eux. Elle tourne en rond. Elle fait les cent pas. Il n'y a plus qu'elle, elle et le silence qui pèse sur son âme, sur son cœur. Cette solitude l’effraie et la rassure. Elle ne sait plus trop. Un soupire. Elle laisse son regard se promener ici et là. Des pas dans l’escalier des garçons. Elle se risque un regard. Un ombre se dessine sur le mur, projeté par les rayons de l'astre lunaire. Elle le reconnaît. Elle tourne les talons. Elle le fuit. Elle a sentit son regard se poser sur elle, à l'instant même où elle quittait leur salle commune.
Elle presse le pas, elle ignore si c'est son imagination qui l'emporte, ou si ses pas résonne, répondant au sien. Elle ne réfléchit pas. Elle n'a aucune envie de penser, penser rend les choses plus vraies, plus douloureuse. Elle marche, elle court, elle ne veut plus penser. L’adrénaline se propage, s'empare de son cœur. Elle court. Elle s'oublie. L'extérieur, le froid et le vent. Elle ne sent rien. Elle court. Son souffle s'épuise. Ses doutes s'envolent. Il n'y a plus rien, juste une douce liberté, une douce paisibilité. Elle court et s'enfonce dans l'obscurité de la forêt interdite, persuadée que personne ne la suivra dans ses ténèbres. Elle court. Les branches la fouettent. Le vent la blesse. Elle court, jusqu'à ce que son cœur ne le supporte plus, jusqu'à ce que sa gorge se serre, jusqu'à ce que ses poumons la brule, jusqu'à ce que son souffle se transforme en douleur. Elle se stoppe. Elle pose ses mains contre un arbre, ses doigts se referment, glissant contre l'écorce. Elle respire, profondément, douloureusement. Elle ferme les yeux. Elle souffre, mais elle se sent vivante, plus vivante que jamais. Elle finit par se repousser, s'adosse à un arbre. Elle ferme les yeux. Elle fait le vide. Mais sa douleur est plus intense. Sa douleur est plus forte. Sa douleur est oppressante. Elle s'empare du vide, elle le comble, elle s'empare à nouveau d'elle. Ses paupières s'ouvrent face au néant. Le désespoir est là, il l'entoure, près à l'engloutir toute entière. Désemparée, elle porte son regard vers le ciel. A travers les branches qui s'élèvent, s'entremêlent et s'enlacent, les éclats de lune lui parvienne, caressant son visage. Elle prend une inspiration profonde. Soudain, brisant l'absence, des bruissements de feuilles mortes que l'on piétine, soudain, brisant le silence, des branches craquent, trahissant une présence. Elle devine sa silhouette dans l'ombre. Elle devine les traits de son visage. Elle devine tout de lui. Et déjà, son parfum l'enivre. Son regard se détourne, son visage s'abaisse, ses cheveux le masquent. Pourtant sa main se tend, recherchant une quelconque partie de lui pour s'en saisir et l'attirer à elle, reprenant ce qu'elle désire plus que tout. Juste une dernière fois, murmure-t-elle avant de s'emparer de ses lèvres, persuadée que c'est là leur dernière étreinte. Il avait sans doute raison depuis le début, ils ont trop à perdre. Un baiser, doux, tendre, un baiser interdit, un baiser, un dernier, elle en savoure chaque instant, délicieusement. Il n'y a rien de fiévreux, rien de passionné, mais c'est tellement plus qu'un simple baiser. Il y a de la tristesse. Il a le goût d'un au revoir.
Addicted To Love
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum