« Je t’ai supporté. Toute ses années où tu n’arrêtais pas de te plaindre, de clamer à qui voulait l’entendre que ta vie était Ô combien malheureuse, pitoyable. Je vais te dire. Tu l’as bien cherché. Ta vie est pitoyable parce que tu le veux bien. Tu n’es qu’une loque, Amadeus. Une loque. La seule chose que tu fais en dehors de te noyer dans l’alcool c’est aller au travail. »
Le jeune homme écoutait sa mère, assis dans l’escalier, ses parents se disputant dans la petit salle de leur maison de Londres. La fureur traversait les paroles de la mère de Booth. Cela se sentait. Sa voix était forte, haute, dominante, face au père, presque absent. Mais ces mots avait réveillé sa fureur. Il s’était levé - Booth avait entendu le grincement de la chaise - mais parlait toujours d’une voix douce, fluette, sans énervement. Booth ne parvenait pas à distinguer ce que son père disait. Il parlait tellement bas. La voix de sa mère, Lily, elle parvenait à ses oreilles. « Je me fiche bien que ton travail soit pénible, contraignant, fatiguant. Tu pourrais faire un effort. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour ton fils de sept ans. », disait-elle, la voix toujours aussi portante. « Je m’en vais. Je m’en vais. Il n’y a rien à dire, rien à faire qui m’en empêchera. Et j’emmène mon fils avec moi. »

Le coup était parti de lui-même. Dans une expression déchirée par l’horreur, Booth écouta attentivement le coup partir. Le père avait visiblement attrapé un vase, le plus beau vase de cristal de la maison, et avait frappé sa femme avec. La jeune femme, sur le coup, était tombé, saignait à l’arrière de la tête. On entendait ses gémissements. Booth ne pouvait contrôler ses émotions. Il se redressa et courut vers la salle à manger, en ouvrant la porte à la volée. Là reposait le corps de sa mère, toujours vivant - plus pour très longtemps. Sous le choc, Booth s’effondra et rejoignit sa mère, prenant sa tête - comme il le pouvait - dans ses bras. De chaudes larmes coulaient de ses yeux. Il murmurait. « Non. Ne meurt pas. Non. S’il te plaît. Tu vas guérir vite. S’il te plaît. » Il murmurait encore et encore, sa mère, presque inconsciente, dans ses bras. La jeune femme murmura à son tour. « Fais tout ton possible pour vivre. La chose la plus difficile sur cette Terre c’est d’y vivre. Survis. Pour moi. » Il ne pouvait se résoudre à la laisser partir. Il ne voulait pas. Même à l’âge de sept ans, il pouvait ressentir le fait qu’il ne voulait pas la laisser partir. Le jeune garçon déposa un dernier regard sur le corps sans vie de sa mère, puis leva la tête pour regarder, droit dans les yeux, son père, le meurtrier.
Des larmes coulaient encore de son visage. Son père, lui, n’éprouvait aucun remords, à en juger par son regard désintéressé, face au corps de son épouse, désormais décédée. Son regard désinvolte rendait le jeune garçon furieux. Il déposa délicatement la tête de sa mère sur le sol puis se leva et courut vers son père, les poings levés. Quand il arrivait à proximité de son père, il le martelât de ses petits poings. « Pour… Pourqu… Pourquoi… Tu… as… fais… ça… Je… te… déteste… »



Le jeune garçon se tenait là, devant le cercueil qui servirait au repos éternel de sa mère. Il s’avança et déposa une rose, une unique rose, symbole de son amour à sa mère. Désormais elle reposerait là, dans ce cercueil. Elle y resterait à jamais. Et jamais plu il ne l’entendrais rire ou pleurer. C’était peut-être mieux ainsi. Comme le disait Beedle, elle avait "accueillie la mort comme une vieille amie." Elle s'en était allée, mais plus jamais elle ne souffrirait. Plus jamais on ne poserait la main sur elle.

Il était une fois trois frères qui voyageaient au crépuscule, le long d'une route tortueuse et solitaire. Après avoir longtemps cheminé, ils atteignirent une rivière trop profonde pour la traverser à gué et trop dangereuse pour la franchir à la nage. Les trois frères, cependant, connaissent bien l'art de la magie. Aussi, d'un simple mouvement de baguette, ils firent apparaître un pont qui enjambaient les eaux redoutables de la rivière. Ils étaient arrivés au milieu du pont lorsqu'une silhouette encapuchonnée se dressa devant eux en leur interdisant le passage.
C'était la mort et elle leur parla...Elle était furieuse d'avoir été privé de trois victimes car, d'habitude, les voyageurs se noyaient dans la rivière. Mais elle était rusée. Elle fit semblant de féliciter les trois frères pour leurs talents de magiciens et leur annonça que chacun d'eux avait droit à une récompense pour s'être montré si habile à lui échapper.
Le plus âgé des frères, qui aimait les combats, lui demanda une baguette magique plus puissante que toutes les autres, une baguette qui garantirait toujours la victoire à son propriétaire, dans tous les duels qu'ils livrerait, une baguette digne d'un sorcier qui avait vaincu la Mort ! La Mort traversa alors le pont et s'approcha d'un sureau, sur la berge de la rivière. Elle fabriqua une baguette avec l'une des branches et en fit don à l'ainé.
Le deuxième frère, qui était un homme arrogant, décida d'humilier la Mort un peu plus et demanda qu'elle lui donne le pouvoir de rappeler les morts à la vie. La Mort ramassa alors une pierre sur la rive et la donna au deuxième frère en lui disant que cette pierre aurait le pouvoir de ressusciter les morts.
Elle demanda ensuite au plus jeune des trois frères ce qu'il désirait. C'était le plus jeune mais aussi le plus humble et le plus sage des trois, et la Mort ne lui inspirait pas confiance. Aussi demanda-t-il quelque chose qui lui permettrait de quitter cet endroit sans qu'elle puisse le suivre. A contrecœur, la Mort lui tendit alors sa propre cape d'invisibilité.
Puis elle s'écarta et autorisa les trois frères à poursuivre leur chemin, ce qu'ils firent, s'émerveillant de l'aventure qu'ils venaient de vivre et admirant les présents que la Mort leur avait offerts.
Au bout d'un certain temps, les trois frères se séparèrent, chacun se dirigeant vers sa propre destination.
L'aîné continua de voyager pendant plus d'une semaine et arriva dans un lointain village. Il venait y chercher un sorcier avec lequele il avait eu une querelle. A présent, bien sur, grace à la Baguette de Sureau, il ne pouvait manquer de remporter le duel qui s'ensuivit. Laissant son ennemi mort sur le sol, l'aîné se rendit dans une auberge ou il se vanta haut et fort de posséder la puissante baguette qu'il avait arraché à la Mort en personne, une baguette qui le rendait invincible, affirmait-t-il.
Cette même nuit, un autre sorcier s'approcha silencieusement du frère aîné qui dormait dans son lit, abruti par le vin. Le voleur s'empara de la baguette et, pour faire bonne mesure, trancha la gorge du frère aîné.
Ainsi la Mort prit-elle le premier des trois frères.
Pendant ce temps, le deuxième frère rentra chez lui ou il vivait seul. La il sortit la pierre qui avait le pouvoir de ramener les morts et la tourna trois fois dans sa main. A son grand étonnement et pour sa plus grande joie, la silhouette de la jeune fille qu'il avait un jour espéré épouser, avant qu'elle ne meure prématurément, apparut aussitôt devant ses yeux.
Mais elle restait triste et froide, séparée de lui comme par un voile, bien qu'elle fut revenu parmi les vivants, elle n'appartenait pas à leur monde et souffrait de ce retour. Alors, le deuxième frère, rendu fou par un désir sans espoir, finit par se tuer pour pouvoir enfin la rejoindre véritablement.
Ainsi la Mort prit-elle le deuxième des trois frères.
Pendant de nombreuses années, elle chercha le troisième frère et ne put jamais le retrouver. Ce fut seulement lorsqu'il eut atteint un grand age que le plus jeune des trois frères enleva sa cape d'Invisibilité et la donna à son fils. Puis il accueillit la Mort comme une vieille amie qu'il suivit avec joie et, tels des égaux, ils quittèrent ensemble cette vie.
Booth, allongé dans son lit aux rideaux bordeaux de son dortoir de Poudlard, relisait cette histoire. Cette magnifique histoire, créee par Beedle le Barde, conteur de talent. Il aimait tout simplement cette histoire qui les symbolisaient, son père - cet immonde meurtrier, sa mère et lui-même. Son père aurait été le plus âgé, celui qui voulait à tout prix le pouvoir, qui désirait ardemment, devenir le maître du monde, celui qui aurait hérité de la Baguette. Lui aurait choisit la Pierre. Rien que pour pouvoir ramener sa mère à la vie. Et sa mère, la plus courageuse de toutes, aurait été la plus sage, elle aurait choisi la Cape. Et aurait rejoins la mort avec grand plaisir à la fin de sa vie.

(c) JKRowling. HARRY POTTER&THEDEATHLYHALLOWS 2007.

Trois juin.
Cela fait 10 ans maintenant qu'elle est décédée. Et ce manque me hante toujours. Je ne lui en veux pas. Bien sûr. Qui aurait pu croire que mon propre père était un psychopathe doublé d'un meurtrier. Personne. J'aimerais seulement qu'elle soit là, avec moi, pour pouvoir contempler les dégats que mon père a fait autour de lui. Oh bien sûr personne n'a fait attention aux gros titres de la Gazette d'aujourd'hui. « Un employé du Ministère essaye de rentrer dans le Département des Mystères et se fait tuer accidentellement. » Ce n'est qu'en lisant l'article qui parlait d'un certain Samuel Harrington que j'ai compris que ce monstre avait eu droit à son châtiment. Un châtiment juste quand on sait qu'il a été impuni, après la mort de ma mère.
Je ne le regretterais pas. Jamais. Ma mère l'aurait sûrement regretté, elle. Elle était d'un coeur pur et loyal, presque naïve avec les gens qu'elle aimait. Mais lui ne l'aimait pas. C'était certain.
Mais ma mère. Qui est dailleurs le sujet principal de cet écrit. Heureusement elle m'a légué Spinner's End et le charme effectué a permis à ma famille de mettre mon père dehors.


Il possédait désormais certains objets que sa mère défunte lui avait léguée. A la lueur d'une chandelle, dans l'orphelinat de Chatsbury, le jeune garçon d'à peine 10 ans fouillait dans une boite de carton avec son nom inscrit au feutre noir au dessus. Il y trouva diverses babioles sans grandes utilités. Un miroir de poche, quelques objets servant à l'amusement, divers rubans - Booth avait du mal à comprendre le pourquoi du comment de leur présence dans la boîte en carton - et la baguette de sa mère. Il y avait aussi quelques choses plus intéressantes dont un vase de cristal intelligemment déposé dans une boîte de marbre, l'exemplaire des contes de Beedle le Barde, quelques livres entretenus avec soin, si l'on en jugeait à l'absence de poussière et aux reliures sans traces. Mais quelque chose attira l'attention du jeune Booth alors qu'il regardait au fond de la boîte, s'apprêtant à tout ranger. Dans un recoin, habillement dissimulé par des bouts du carton lui-même, le jeune homme qui n'atteignait cette année-là que sa onzième année, découvrit une enveloppe cachetée. Du moins il en découvrait deux recoins. Après un effort surhumain pour dénicher la lettre du bout de carton, Booth arrivait enfin à ouvrir la lettre, cachetée à la cire.

Cher Booth,
Si tu lis cette lettre, je suis très certainement décédée. Qu'importe la raison sache que je suis partie pour un monde meilleur. Si tu tiens cette lettre, tu dois aussi te tenir devant toutes les affaires que je t'ai légué. Je t'annonce d'ailleurs que tu possèdes sûrement désormais une grosse quantité d'Or à Gringotts, la Banque des sorciers. De plus, tu trouveras un journal, celui de ma propre mère, qui t'expliques tout de tes origines...
Si je suis morte, c'est que ton père est devenu fou ou que je suis morte de vieillesse et de désespoir. Ne t'inquiètes pas pour moi. Dans un cas ou dans l'autre, je suis bien mieux comme cela. Je sais que cela peut paraître égoïste mais le monde est bien mieux comme cela.
Ne m'en tiens pas rigueur. Je sais que tu seras un grand sorcier. Pour cela, je te lègue ma baguette magique. Sois fort. Je suis si fière de toi.
Avec tout mon amour.
Lily.

Des larmes vinrent perler le visage du jeune homme. Il connaitrait enfin la vérité. Il avait désormais une preuve irréfutable quant à ses origines, sa famille...

Rien de mieux qu’un cours de potions pour vous démoraliser et vous fatiguer. Car Ainsworth était gentil, c’était indéniable. Et excellent en matière de Potions. Mais parfois ses cours se révélaient d’un ennui mortel. Surtout pour Booth. Le jeune homme adorait les Potions la question n’était pas là. Mais le vendredi soir était le plus pénible pour Booth. Car après avoir enchainé métamorphoses, sortilèges et botanique, il devait rejoindre les cachots du professeur Ainsworth, la partie la plus sombre du château, pour assister à un cours d’une heure trente.
Bien évidemment le cours de Potions était passionnant. Mais parfois Ainsworth, malgré son âge peu avancé, divaguait. Bien sûr on voyait qu’il était passionné par ce qu’il faisait. Mais le cours du vendredi était souvent très pénible parce que très long. De plus la salle atteignait souvent, et ce très rapidement, des températures d’une extrême chaleur.
A la fin du cours, cet ce chaque semaine, le professeur chargeait les élèves d’une quantité impressionnante de devoirs allant de quelques centimètres de parchemins à une dissertation d’une centaine de centimètres, ce qui se révélait particulièrement épuisant.

Ce jour-là, vu le temps qu’il y avait au dehors, Booth avait décidé d’aller commencer son devoir de Potions, sur les effets d’un filtre de Mort Vivante inversée, dans le Parc, à l’abri d’un arbre. Bien que nous fûmes en Septembre, le soleil était encore au rendez-vous, fait étrange pour l’Ecosse. Et Booth voulait en profiter, tant que le temps lui permettait de sortir dehors. De plus, le vent était légèrement frais, ce qui permettait au Gryffondor de profiter du soleil sans suffoquer de chaleur. Outre le vent, la température était parfaite, avoisinant les vingt-deux degrés. De plus la nuit ne risquait de tomber que quelques heures plus tard, ce qui permettrait à Booth de pouvoir commencer voire complètement faire son devoir. Car il n’avait pas besoin de se fournir de livres à la bibliothèque pour avoir des connaissances sur le sujet…